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Archéologie domestique



« Un moment bref mais curieux est celui qui voit, entre 1840 et 1870, des milliers de tonnes de boues issues du curage des latrines de Paris être répandues sur la banlieue nord afin de former une couche de terre noire collante, pleine de tessons de faïence, de 20 à 30 centimètres d'épaisseur, qui va servir à faire pousser les succulents légumes. »

Chroniques balbyniennes, page 28.

Idée ? Des stabilisateurs flexibles pour apprendre à faire du vélo



Pour familiariser les jeunes enfants à la pratique du vélo, on utilise généralement une paire de stabilisateurs à roulettes fixée sur la roue arrière. Cependant, lorsque vient l'âge d'apprendre à faire du vélo comme un grand, ces petites roulettes deviennent handicapantes dans le sens ou elles habituent l'enfant à un certain confort qui ne le pousse plus naturellement à chercher son équilibre. Il existe bien une astuce qui consiste à relever la hauteur des roulettes mais certains enfants sont encore capables de rouler penchés pour profiter jusqu'au bout de leurs précieux 4 points d'appui (exemple vécu cet après midi avec ma filleule Pauline ;-).
Devant ce constat, j'ai pensé qu'il pourrait être intéressant d'utiliser un système de stabilisateurs aux attaches suffisamment flexibles pour ne pas trop porter le vélo lorsque l'enfant roule en équilibre, tout en étant assez rigide pour empêcher (ou ralentir) la chute lorsque le vélo est en déséquilibre. Ainsi, par l'instabilité provoquée par les fixations souples (avec ce type de ressort, par exemple) des roulettes, l'aprenti cycliste serait spontanément amené à chercher son équilibre, sans pour autant risquer la chute.

En attendant, vous aurez toujours la possibilité d'initier votre enfant à cette méthode d'apprentissage.

Et meilleurs vœux !

@ Christophe Druaux

Le 13 janvier 2012, la France vient de perdre son fameux « triple A » et il me reste tout juste 17 jours pour vous souhaiter la bonne année.
Une carte de vœux qui n'en est pas vraiment une, conçue comme une photographie prise sur le vif.

Damart m’a tuer

Ceci est un billet sponsorisé.

Je m'occupe quotidiennement du courrier de ma grand-mère qui reçoit au moins une fois par semaine ce que j'appelle un « courrier pour débiles » de la part de plusieurs marques de VPC (dont Damart), chez qui elle a déjà commandé par le passé. Et qui ne la lâchent pas depuis 30 ans, à coup de cafetières en plastique de 20 centimètres de haut en cadeau pour toute commande supérieure à 100 euros ; ou de sets de serviettes de table en polyester gracieusement offerts pour la remercier de sa fidélité. Bref, je suis bien placé pour savoir qu'en passant une commande sur le site Damart.fr, je courrais le risque de me faire spammer pendant les dix prochaines années. Oui mais voilà, non seulement j'avais déjà entendu mon aïeule dire du bien des produits de la marque à l'éclair (qui plus est, une marque principalement tournée vers les seniors) mais en plus, c'est effectivement sur ce site que j'avais réussi à trouver le cadeau de Noël que je voulais lui offrir : un peignoir chaud, de la bonne taille et de la bonne couleur. C'est ainsi que j'ai pris le risque de me jeter dans la gueule du loup.
Je redoutais tellement le spam qu'au moment de passer commande (juste avant de payer 5 € pour frais d'emballage + 3,60 € de frais de port, pour un bête peignoir envoyé dans un sac plastique), j'avais pensé à faire une photo d'écran pour garder la preuve que j'avais bien coché les pastilles censées m'assurer que je ne recevrai pas d'offres commerciales de la part de Damart… par email.



Je reçois le colis, les fêtes passent, je pars en vacances, plus de nouvelles de Damart, tout va bien.

Et vlan ! Hier matin, je reçois une enveloppe grand format d'un centimètre d'épaisseur pour un poids de 440 grammes, signée Damart. Envoyée sous un emballage plastique opaque siglé, de contenance beaucoup plus large que l'enveloppe, comme s'il s'agissait d'un objet reçu en cadeau relatif à ma précédente commande — ce que j'ai d'abord cru avant de l'ouvrir. Dans ce sac, il y a même un (véritable) bordereau de livraison visible depuis l'extérieur. Mais à défaut de cadeau, il ne s'agit que d'un bon gros pack publicitaire « de bienvenue ».
Dans l'enveloppe, la totale : catalogue saisonnier, « dossier de bienvenue remis à : notre nouvelle cliente » et tout un tas d'autres prospectus imitant lamentablement un avis de confidentialité, un bordereau d'expédition, des chèques cadeaux, des lettres annotées… il y a même une imitation de photo Polaroid.
Ça y est, mon nom et mes coordonnées sont entrés dans la base client de Damart, je suis foutu. Ma vie est fichue. Pendant quelques minutes, je pense à mourir.

Ci-dessous, l'enveloppe. [édit] Avec l'adresse wwww.damart.fr, oui, il y a bien 4 W (merci à Babky pour le signalement en commentaire, je n'avais pas fait attention).



Agir, vite. Mon premier réflexe est de téléphoner au service client de Damart pour demander le plus simplement du monde à être sorti de leur fichier. Premier appel vers 13 heures. Je me dis qu'une entreprise à l'image aussi rétrograde ne doit même pas avoir de standardiste disponible à l'heure du déjeuner, mais je tente quand même — ayant d'autres chats à fouetter, j'aimerais boucler cette histoire au plus vite. Le répondeur m'annonce que l'appel me coutera 0,34 centimes par minute après le bip. Mpfff, ça commence bien. Après le bip justement, un autre message m'indique que mon temps d'attente sera de 3 minutes et 38 secondes (environ, je ne m'en souviens plus précisément). Un temps d'attente annoncé à la seconde près, c'est louche… Et effectivement, une fois les 3 minutes et 38 secondes passées, le répondeur m'affirme que tous les opérateurs sont occupés (bon appétit) et que je dois rappeler plus tard. Point. Le répondeur entame une mélodie qui ne me laisse entrevoir aucune autre possibilité que de raccrocher au plus vite mon combiné si je ne veux pas perdre d'avantage que l'euro que Damart vient de me faire dépenser pour cette attente inutile.

Je commence à être agacé.

Une heure et demie plus tard, je décide d'y retourner, au moins pour voir jusqu'à quel point Damart est prêt à me prendre pour un con (je suis d'un naturel curieux).
Le temps de pause déjeuner/arnaque téléphonique est visiblement terminé et cette fois-ci, j'ai très vite accès à une aimable opératrice à qui j'explique ma situation. La dame me répond que pour cesser de recevoir de courrier de la part de Damart, je dois envoyer une demande écrite, par lettre postale. « On ne peut pas valider votre demande par téléphone, c'est impossible Monsieur, l'ordinateur refusera » me dit-elle en substance. Je demande, en essayant de rester sérieux, comment « l'ordinateur » pourrait-il d'avantage accéder à ma demande après l'envoi d'un courrier ? Bug de l'opératrice qui me répète que je dois envoyer un courrier.
Je suppose que Damart est une multinationale à l'organisation complexe. Il doit surement falloir passer par le siège de Damart, situé à San-Fransisco, pour avoir accès au service résiliation — une cellule composée d'une centaine de personnes chargées de s'assurer que chaque suppression de la base client est correctement effectuée.

Je vous jure que j'ai un tas de choses infiniment plus intéressantes à faire que d'envoyer un courrier à chaque marchand qui m'expédierait un pli publicitaire sans mon consentement. Et pourtant, ce matin, je prends quand même le temps de l'écrire, cette demande. Sauf qu'au lieu de l'envoyer à Damart, je la publie sur mon blog.

Ça, c'est pour Damart.

Mais ce qui m'a vraiment décidé à écrire ce billet, outre le fait de connaitre les pratiques publicitaires de ce genre d'oiseau sur le bout des doigts, c'est que je vis déjà une mésaventure comparable, et même encore plus absurde, avec La Redoute. En effet, je ne suis pas client de La Redoute mais je reçois depuis bientôt deux ans les prospectus et catalogues d'une autre personne dont l'adresse a probablement été mal lue. Une certaine Thérèse Larcher, que je ne connais ni d'Éve, ni d'Adam. Dès le début, j'avais contacté La Redoute pour tenter de leur faire économiser des dizaines de kilos de papier et j'avais obtenu la même réponse que chez Damart. Pire encore, l'opératrice roubaisienne m'avait même averti que je ne pourrais probablement pas modifier les données-client d'une autre personne (je ne suis même pas dans leur base). En d'autres termes, je ne pouvais pas empêcher La Redoute de continuer à m'envoyer les courriers de cette désormais célèbre Madame Larcher. Par conséquent, ça fait deux ans que je reçois régulièrement des catalogues d'un millier de pages et autres courriers publicitaires abrutissants qui sont systématiquement jetés à la poubelle sans même être ouverts. C'est comme ça.

Il est donc très probable que pendant des années encore, je vais recevoir une quantité considérable de papier de la part de Damart et de La Redoute, dont je n'ai que faire. Oh bien sûr, sur la forme, ce n'est pas bien grave. Mais sur le fond, c'est totalement absurde. Papier gâché, facteurs inutilement chargés, poubelles inutilement pleines. Peut-être même que cette Madame Larcher, si elle vit toujours, est contrainte d'acheter ses catalogues La Redoute depuis que je les reçois gratuitement pour elle. Entreprises de vente par correspondance d'une autre époque, qui ne survivront pas longtemps à leur clientèle âgée si elles continuent à faire preuve d'autant de bêtise.

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Mais puisqu'il en est ainsi, je vous propose de nous amuser avec un déballage commenté de cette enveloppe que Damart a tant tenu à m'envoyer.
Ces documents sont tous imprimés en quadrichromie, recto/verso, sur papiers couchés, certains sont composés de plusieurs pages, d'autres sont collés les uns sur les autres à l'aide de points de colle sèche. Assurément, tout cela coûte cher à imprimer, façonner, assembler et envoyer. L'enveloppe comporte également le catalogue printemps-été, qui est conçu de manière plus classique, sans ambiguïté, rien à redire sur ce support. Comme il serait fastidieux de numériser toutes les pages de chaque document, les images présentées ci-dessous ne représentent qu'une partie de l'ensemble du contenu imprimé reçu.

Pour commencer, la couverture du dossier de bienvenue. Comme tous les documents reçus, les textes sont tournés au féminin. Damart s'en fout, les quelques veufs qui commandent chez eux sont vieux et ils ne se plaindront pas. De toute façon, doubler (ou personnaliser à l'impression) tous ces documents au féminin et au masculin couterait beaucoup trop cher. En revanche, Damart a assez d'argent pour offrir une parure éponge huit pièces en cadeau pour ma prochaine commande :



Un faux bordereau d'expédition, avec prédécoupage de chaque côté, un pli sur la longueur et impression intérieure, comme les vrais. Coute une fortune à fabriquer. Dites-vous bien qu'il y a quelque part sur Terre une personne qui a eu l'idée de faire ce faux bordereau d'expédition pour inciter les clients Damart à dépenser leur argent. Cet homme est peut-être votre voisin, il connait peut-être vos enfants.
Comme si elles comprenaient l'écrit aussi mal qu'elles entendent, les gens qui conçoivent ces documents croient qu'il faut répéter 15 fois les choses pour s'adresser aux personnes âgées. Donc oui, pour ceux qui ont mal lu la couverture du dossier de bienvenue, il y a bien une parure éponge huit pièces en cadeau pour la prochaine commande :



Les vrais-fausses mentions supposées avoir été ajoutées au stylo-plume. Un grand classique du genre. Pour tenter de crédibiliser ce charabia, il y a même les signatures de personnes censées être des gros bonnets chez Damart, et notamment celle de « la direction des gros lots ». La direction des gros lots de Damart… tout un programme ! Tu fais quoi comme métier ? Directeur-adjoint des gros lots chez Damart. Ah.
Remarquez les lots barrés « au stylo », qui ne sont pas assez bien pour les nouveaux clients. Ainsi vous savez dès le départ que les anciens clients sont moins gratifiés que les nouveaux. Ces documents sont un bonheur à décrypter !



Attendez, à force d'écrire des bêtises, je ne me souviens déjà plus du cadeau auquel j'ai droit en tant que nouveau client ?… Ah oui, ça me revient : une parure éponge huit pièces ! Avec le logo Max Havelaar, oui Madame. Chez Damart, on jette des tonnes de papiers par les fenêtres, on joue sur la faiblesse des petits vieux mais on est regardant sur le respect des producteurs — pour cette parure tout du moins. Au fait, à quand une certification Max Havelaar pour les produits fabriqués en France ?



Ce document n'est pas facile à imaginer par le biais d'un scan. Il s'agit d'une imitation de cliché Polaroid (avec le carré brun au verso, s'il vous plait) collée sur une simili note officielle, façon secret-défense. Le tampon du désormais familier « service gros lots et cadeaux ». Et comme je suis un peu dur du ciboulot, Damart a la délicate attention de me rappeler le cadeau auquel j'ai droit pour ma prochaine commande, tous en cœur : une parure éponge huit pièces. Avec une précision importante cependant : « oui, chère madame, cinq chèques de 1 000,00 € seront bien glissées dans cinq cadeaux conformément au règlement… tout cela afin de créer l'évènement pour accueillir nos nouvelles clientes ». Je vais te le créer l'évènement moi, tiens !



Hop, le pseudo chèque collé sur une énième lettre de bienvenue. Un chèque de - 25 %. Ne le déposez surtout pas à la banque, ça ne passera pas. On imagine ce M. Chaumont (existe t-il vraiment ?), le très apprécié directeur de la clientèle qui doit avoir la lourde charge d'imaginer tous ces supports de communication, s'amuser à gribouiller des milliers de lettres au stylo, la nuit. Courage Madame Chaumont (je peux vous appeler Madame ?), vous ne faites décidément pas un métier facile.



Nous sommes quittes.


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Édit 20/01 - 12 h 00.

Moins de 24 heures après la publication de ce billet, La Redoute a réagi de manière efficace (pour d'avantage d'explications, lire les commentaires) :

Bonjour Christophe,

Effectivement, j'ai lu votre article ce matin.
Le service client, averti dans la foulée, a souhaité vous contacter immédiatement pour faire le nécessaire ;-).
Il est vrai que la gestion d'un fichier de plusieurs millions de clients engendre quelques "mésaventures" telles que celle que vous décrivez dans votre billet sans concessions mais plein d'humour.

Je vous confirme que vous ne recevrez plus nos courriers.
Encore nos plus plates excuses pour cette situation.

Cordialement,
Grégory, Community Manager, www.laredoute.fr


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Édit 15/04 - 9 h 00.

Depuis ce billet, je n'ai jamais plus reçu de publicité Damart.

Une image pour la Tunisie



© Christophe Druaux

Tunisie, où l'on tire sur les manifestants.

Mémoires d'un juré

Aux yeux de la Loi, il existe trois catégories d'infractions : les contraventions, les délits et les crimes. La cour d'assises est exclusivement chargée de juger les crimes. Les jurés ne sont appelés que pour siéger en cour d'assises.

***

Palais de justice de Bobigny, le mardi 16 novembre 2010, 9 h 30, cour d'assises n°2.
Convoqué une heure en avance, je suis assis dans la salle d'audience avec d'autres séquano-dionysiens appelés à participer au tirage au sort du jury de cette session de cour d'assises. Dans la salle, pas encore d'avocats, de magistrats, pas encore de témoins, ni de spectateurs. Uniquement les peut-être-futurs jurés qui attendent, sans se connaitre, qu'on veuille bien mettre leur nom dans l'urne.

Un homme entre, qui n'était pas présent la veille pour la journée de préparation des jurés (formalités, étude des nombreuses demandes de dispense, séance vidéo, discours du président et possibilité de visiter une prison l'après-midi). La cinquantaine, typé antillais, bonne bouille, plutôt petit, habillé simplement, l’homme qui vient d’entrer dans la salle d’audience semble un peu perdu. Pour s'orienter, il montre sa convocation à un policier posté à l'entrée. Celui-ci lui tend le doigt en direction du banc des accusés.

L'accusé qui vient d'arriver comparait libre, et à ce titre il prend place non pas dans le box, mais juste devant, sur un des sièges réservés normalement aux avocats de la défense. Le voila assis tout seul, comme un con, face à la trentaine de jurés potentiels qui ne se privent pas de quelques chuchotements que je parviens à entendre du fond de la salle : « c'est lui !? ». Comme d'autres, je jette un œil discret pour me remettre en mémoire les accusations qui sont portées à cet homme. « Viols sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité, viols par personne ayant autorité, atteintes sexuelles sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité, atteintes sexuelles par personne ayant autorité » (pour information, viol sur mineur de 15 ans signifie en fait sur personne de moins de 15 ans).
De l'autre côté de la salle, sur les sièges réservés aux parties civiles, arrivent au fil des minutes plusieurs jeunes femmes.
Outre le remord, la honte ou la colère qu'il doit peut-être ressentir face à ses accusatrices, ce petit homme doit aussi avoir peur. Même s'il nie les faits qui lui sont reprochés, la possibilité de perdre sa liberté au terme des trois jours d'audience qui lui sont réservés ne doit pas lui échapper.
Qu’a bien pu faire l’accusé ce matin, avant d’arriver au tribunal pour assister à son propre procès criminel ? Arrosé ses plantes ? Mis un peu de nourriture dans la gamelle du chien ? Salué ses voisins ? Leur a t-il dit où il se rendait ? A t-il composté son ticket de bus ?
À quoi pensera t-il jeudi matin, le jour prévu pour le verdict, juste avant de quitter son domicile pour rejoindre une dernière fois le tribunal ?
Ce jour là, reconnu coupable, les policiers le menotteront pour le conduire en prison, pour huit années. Qu’il aura sans doute bien méritées.

Mais ce premier jour, je ne sais rien de ce qu'il adviendra. Je présume encore l'innocence de l'accusé, et à vrai dire, je ne suis pas sûr de savoir ce qu'il peut bien avoir dans la tête. Quoi qu'il en soit, il m'inspire tant de pitié que je me demande si cette arrivée en avance ne fait pas partie d'une stratégie de défense destinée à émouvoir ceux qui seront désignés pour être jurés, habillement conseillée par son avocat. D'ailleurs, son défenseur, le voici : Alex Ursulet, ténor du barreau, notamment connu pour avoir défendu Guy Georges, qui arrive 20 minutes après son client, accompagné d'une assistante. À peu près au même moment que les autres acteurs de ce procès qui peut ainsi commencer, comme il se doit, par le tirage au sort des jurés.
Malheureusement, je ne ferai pas partie de ce jury. Convoqué comme suppléant, mon nom n'est même pas placé dans l'urne (tous ceux qui habitent la ville du tribunal sont convoqués en qualité de suppléant). Je reste cependant dans le public jusqu'à 13 heures pour assister à la présentation de l’accusé, à la lecture de l’acte d’accusation et à une vaine demande de report de Maître Ursulet. Puis je m'en vais.

***

De retour au palais de justice le lundi suivant pour le tirage au sort des jurés de la troisième et dernière affaire de cette cession d'assises (la deuxième a été jugée le vendredi entre professionnels, lors d'une « procédure par défaut » — l'accusé étant en fuite).

Tiens ! L'avocat général, qui vient d'entrer, est Philippe Bilger. L’un des magistrats les plus médiatiques de France, que je connais notamment pour avoir suivi son blog. Je sais aussi qu'il a écrit de nombreux bouquins sur la justice.

Dans les cours d'assises du palais de justice de Bobigny, les places du public sont divisées en trois zones. Les places de droite, côté box, sont réservées aux familles et aux amis des accusés. Les sièges du milieu, plus nombreux, sont réservés aux spectateurs neutres. Les sièges de gauche, côté avocat général, sont réservés aux parties civiles, à leurs familles ou leurs amis. Le premier jour, les policiers filtrent l'entrée de la salle d'audience afin de ne pas placer n'importe qui n'importe où.
Parmi le public qui arrive au compte-gouttes, je devine les parents des protagonistes. À leurs attitudes, je comprends qu'être assis à la gauche ou à la droite de la salle n'est facile pour personne, surtout pas pour les familles de victimes.

Après une longue attente, pendant laquelle les possibles jurés s'étaient peu à peu mis à papoter joyeusement (les uns racontant leur expérience de la semaine précédente aux autres), tout le monde se tait brusquement. Ce qui me permet, à moi aussi, d'entendre le bruit d'une clé dans la serrure de la porte située derrière le banc des accusés. Avec une heure de retard, les trois accusés entrent, accompagnés d'une escorte de huit policiers. Silence absolu. C'est un moment grave, difficile à décrire. Pendant quelques minutes, je ne me risque plus trop à observer les réactions des familles. Du coin de l'œil, je focalise mon attention sur les accusés, qui n'oseront même pas lever la tête pour adresser un regard à leurs proches, venus courageusement les soutenir.
Quelques minutes plus tard, une sonnerie annonce l'entrée de la cour, c'est à dire le président de la cour d'assises et ses deux assesseurs (des juges professionnels qui ne connaissent pas le dossier). Tout le monde se lève, l'audience est ouverte. Tirage au sort des jurés.

Mes cheveux sont mal coiffés. Ça doit faire quinze ans que je n’ai pas mis les pieds chez un coiffeur, me contentant d'un coup de tondeuse auto administré tous les trois ou quatre mois. C'est ridicule mais sachant que la cession d'assises approchait, je n'avais pas osé me raser la tête, de peur d'être récusé (je suis barbu et nous sommes dans le 93…). Je sais que l'expérience ne sera pas facile mais j'ai diablement envie d'être juré. Cette fois mon nom est bel est bien dans l'urne, j'ai donc une chance.

Et cette chance me sourit ! Lorsque mon nom retentit, un peu sonné par l'émotion, mes jambes passent en mode pilotage automatique pour marcher jusqu'à la place que l'huissier me désigne. Pendant cet interminable trajet, les avocats de la défense et l'avocat général ont le droit de me récuser. Ce peut être à cause de mes origines supposées, de ma profession, de mon sexe, de mon âge, de mon apparence, de ma réaction… tout dépend des spécificités de l'affaire à juger, de la perception et des habitudes de ceux qui disposent de ce pouvoir. La défense peut récuser cinq personnes, l'avocat général peut en récuser quatre, et ceux là n'ont aucune justification à apporter à leurs choix. Le récusé a consigne de n'afficher aucune réaction et doit faire demi tour pour retourner s'assoir dans le public. C'est brutal, mais c'est comme ça.
Avant que mon nom ne soit sorti de l'urne, la défense avait déjà purgé tout son droit de récusation. Les trois défenseurs n'avaient visiblement pas laissé passer les noms à consonance portugaise (origine de la principale victime) et quelques mères de familles dépassant la cinquantaine (qui pourraient, selon mon interprétation, s'identifier à la mère de la principale victime). L'avocat général, quant à lui, n'a récusé que deux personnes dont une, gênée par un problème d'ordre gastrique mais n'ayant pu se faire dispenser par la voie naturelle, qui le lui avait demandé discrètement avant l'audience.

Ouf, je parviens jusqu'au fauteuil qui m'est désigné. Ça y est, j'y suis ! Un soulagement qui ne m'empêche pas de ressentir physiquement une forte pression pendant ces premiers instants. Peut-être est-ce mon cœur qui bat trop vite. Peut être est-ce d'avoir marché en apnée de ma chaise de spectateur jusqu'à mon fauteuil de juré. Toujours est-il que mon corps ressent le poids de la fonction qui vient de m'être allouée, ce à quoi je ne m'attendais pas — pas à ce point en tout cas.
Au sens littéral, je dois faire face. Je ne suis plus au fond de la salle à observer l'assemblée du coin de l'œil mais face aux parties, à leurs familles, à leurs amis et à leurs avocats. Un par un, nous, les jurés, prêtons le serment énoncé par le président :

« Vous jurez et promettez d'examiner avec l'attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre les accusés, de ne trahir ni leurs intérêts, ni ceux de la société qui l'accuse, ni ceux des victimes ; de ne communiquer avec personne jusqu'après votre déclaration ; de n'écouter ni la haine ou la méchanceté, ni la crainte ou l'affection ; de vous rappelez que l'accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter ; de vous décider d'après les charges et les moyens de défense, suivant votre conscience et votre intime conviction avec l'impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre, et de conserver le secret des délibérations, même après la cessation de vos fonctions. »

Je le jure.

J'implore mon esprit de me revenir au plus vite. Pour m'y aider, j'ouvre le carnet Moleskine dans lequel j'ai si souvent écrit mes idées. Pendant les quatre jours à venir, je vais y noircir 24 pages.
Dernier juré titulaire a avoir été tiré au sort, je me trouve assis à l'extrême gauche de la salle. Il s'agit d'un procès en appel et par conséquent nous sommes douze jurés au lieu de neuf (plus deux remplaçants qui doivent assister à tous les débats avec nous, au cas où l'un des titulaires aurait un empêchement pendant la durée du procès). Du coup, je me trouve vraiment tout au bout de la table du président, à deux mètres de l'avocat général. Président, assesseurs, jurés titulaires et remplaçants : au total, nous sommes 17 à être installés derrière la longue table du siège, qui domine la salle sur toute sa largeur.

En première instance, les deux principaux accusés ont pris vingt ans. L'un pour meurtre et vol. L'autre, le meneur, pour complicité de meurtre, tentative de meurtre et violences. Ils sont incarcérés depuis mai 2005, peu après la date des faits. Le troisième comparant a été condamné à deux années d’emprisonnement, dont une ferme, pour abstention volontaire d'empêcher un crime. Deux autres personnes ayant fait partie du même groupe, et qui avaient écopé de la même peine en première instance, n'avaient pas souhaité faire appel.
Le premier temps du procès concerne la lecture, par le greffier, de l'Ordonnance de Mise en Accusation délivrée par le juge qui a instruit l'affaire.

Une folle histoire vengeance qui s'étale sur huit heures, trois arrondissements de Paris et trois agressions différentes, impliquant entre 10 et 20 personnes. Une histoire dont l’épisode le plus dramatique fut causé par un dragueur orgueilleux qui, tabassé l'après-midi pour une fille, n'avait rien trouvé de mieux que de revenir régler ses comptes le soir, avec quatre amis et deux couteaux. Voyant arriver les vengeurs avec leurs armes tranchantes, les tabasseurs de l'après-midi s'étaient enfuis tandis que trois de leurs copains de quartier, des jeunes sans histoire avec qui ils discutaient ce soir là en attendant la diffusion d'un match de foot, étaient restés sur place, sans trop comprendre ce qui était en train de se passer. Et pour cause, puisque ces trois là n'avaient précisément rien à se reprocher. Ce seront pourtant les trois victimes. La plus jeune recrue du groupe vengeur, âgé de 18 ans et 2 mois au moment des faits, avait voulu montrer à ses ainés qu'il en avait en plantant son couteau dans la fesse de la première victime — qui était de dos, en train de téléphoner. La lame glissa facilement dans le corps du malheureux sans heurter d'élément osseux, du haut de la fesse jusqu'à l'artère iliaque, située 10 cm sous la surface de la peau. En quelques minutes, la victime se vida de son sang jusqu'à succomber. Pendant ce temps, le meneur, celui qui s'était fait tabassé l'après midi, lui aussi armé d'un couteau (c'est d'ailleurs lui qui avait fourni son arme blanche au tueur) s'en prenait courageusement à la deuxième victime, un handicapé ayant contracté la poliomyélite dans son enfance. Touché à l'arcade, au coude et à la main en cherchant à se protéger de la lame, il est présent dans la salle d'audience. La troisième victime, légèrement blessée, avait été frappée alors quelle tentait de défendre la deuxième victime.

Les faits sont infiniment plus complexes que ce grossier résumé et la lecture de « l'O.M.A. » s’étale sur plus d'une heure. Une grande partie sont reconnus par leurs auteurs, sauf pour ce qui concerne l'intention de donner la mort pour les deux principaux accusés ; et sauf pour ce qui concerne la possibilité d'empêcher un crime, pour le troisième. Ce sont les principaux objets de ce procès en appel.

Je prends un maximum de notes et dresse au pied levé un premier schéma (les érudits appellent cela une carte heuristique) pour tenter de m'y retrouver au plus vite.
À ce propos, je trouve dommage que la cour ne tienne pas à disposition des jurés, des magistrats et du public, des éléments graphiques pour synthétiser visuellement les faits décrits par l'instruction. Par exemple, pour ce cas précis, une carte géographique, une frise chronologique, et un organigramme aurait permis de situer sans ambiguïté les personnes citées dans l'espace, le temps et les relations. Même concernant les débats contradictoires, il serait à mon avis infiniment plus simple de discuter, par exemple, de la position exacte d'un accusé en s'appuyant sur un support cartographique, plutôt que se cantonner à exposer à l'oral les versions des uns et des autres, avec toutes les approximations (volontaires ou non) et interprétations que cela comporte.
D'ailleurs, je l'ai fait : à la fin de la deuxième journée d'audience, j’ai profité de ma soirée pour imprimer un plan Google Map sur lequel j'avais tracé quelques points au stylo afin de visualiser avec précision le déplacement des agresseurs (merci Google Street View pour la localisation exacte des adresses). Cela m'a permis, ainsi qu'aux autres jurés, de comprendre en un clin d'œil que les accusés avaient bel et bien fait volontairement un détour pour aller à la rencontre de leurs victimes.

Suivent les interrogatoires des parties civiles, des accusés, des experts et des témoins, entre lesquels s’intercalent les lectures de quelques procès-verbaux (P.V. pour les intimes). Les questions sont posées par le président, par le procureur et par les avocats. Lorsqu’un juré a une question à poser, il doit le faire par le biais d’une note passée au président qui la lira à voix haute, s'il la juge utile et si celle-ci ne traduit pas une opinion en faveur de l'une des parties. En effet, la tournure de toute question posée lors d'une audience doit restée neutre.
Dans les procès-verbaux, nous remarquons que certaines déclarations, faites à chaud par des accusés pendant leur garde à vue, sont différentes des versions « retravaillées » qui sont présentées depuis le banc des accusés. Ce que ne manquent pas de relever les avocats des parties civiles.

Les accusés gardent la tête basse. Je note sur mon carnet que le premier d’entre eux à s'être exprimé en regardant les victimes ou leurs familles, l'a fait le mercredi, troisième jour d'audience, à 11 heures.
Au fil des déclarations, à de multiples reprises, des personnes craquent, que ce soit à la barre, dans le box ou parmi les spectateurs. Lorsque cela se produit dans le public, l'huissier se déplace pour demander discrètement à l'intéressé(e) de quitter la salle, afin de ne pas troubler les débats. Il y a aussi ceux qui pleurent discrètement, en essayant de ne rien montrer à leurs voisins.
Pendant l'intégralité des quatre jours du procès, le père de la principale victime et celui du principal accusé auront une attitude similaire, le regard figé devant eux, sans une attention pour les accusés.
J'ai toujours autant de mal à poser mes yeux en face à tous ces gens. Quelques regards furtifs par ci, par là. Lorsque je ne suis pas en train d'écrire, j'essaie principalement de me cantonner à fixer ceux qui ont la parole.

• « Des bêtises !? Ce ne sont pas des bêtises que votre frère a faites. Il y a un mot pour désigner ce qu'il a commis » (L'avocat général).

• La petite amie du défunt, constituée partie civile, aux avocats des accusés : « C'est vous qu'on appelle la défense ? J'ai l'impression d'être l'agresseur. »

• La petite amie du défunt : « j'ai l'impression qu'on refait le premier procès, mais avec des accusés qui ont muri et leurs avocats qui ont pris du galon. Sauf que pour nous, les victimes, rien n'a changé. »

• Le docteur Frantz Prosper, expert psychiatre de renom (qui ferme les yeux lorsqu'on lui parle et qui témoigne à la barre en citant les dossier de deux des accusés de mémoire, de manière extrêmement précise, sans aucune note) : « La colère est un domaine passionnant. Il existe de grandes études sur la colère. »

• Le docteur Prosper, roublard, lorsqu'un avocat de la défense lui pose une question : « Voyez-vous, messieurs les jurés, les avocats demandent souvent à l'expert de confirmer des choses que tout le monde sait afin de crédibiliser une thèse au détriment d'une autre. C'est un grand classique des salles d’audience ! »

• Le troisième accusés, qui tente on ne peut plus maladroitement de se dédouaner de l'une de ses anciennes peines : « Vous savez m'sieur le président, tout est possible avec la justice ! »

• L'avocat général, à un témoin de la défense, animatrice d'une association de quartier : « En développant une culture de l'excuse [NDLR : du genre ‘vous comprenez, s'ils font ceci c'est à cause de cela’], n'avez-vous pas l'impression de priver ces jeunes de l'honneur d'être responsables ? »

• Le président : « Pouvez vous nous lire l’étiquette de prix qui est collée sur le manche du couteau qui a servi à tuer ? ». L'huissier : « 3,50 €. »

Au milieu de toute cette gravité, je suis particulièrement impressionné par le brio des avocats. Un métier que je n'aurais décidément jamais pu exercer. Maitrise absolue du langage, vivacité d'esprit, assurance en toutes circonstances. Ils sont six avocats en colère, à défendre leur(s) client(s) comme si leur propre vie en dépendait : Tcholakian, Valent et Bianchi pour les parties civiles ; Cohen-Sabban, Lebras et Kail pour la défense. Les assesseurs nous confirment en coulisse que ce sont plutôt des bons.
À la fin de chaque audience, au moment où nous quittons la salle, l'avocat général glisse souvent un petit mot souriant à son plus proche voisin, c'est à dire moi. « Bonjour », « bon appétit », « vous pouvez laisser vos affaires ici », « au revoir », « à demain ». Pendant les débats, je l'entends parfois marmonner. Aussi, je constate par certaines de ses remarques que l'homme est très pointilleux sur le sens des mots utilisés par les différents intervenants.

Je note jusqu'aux noms et adresses des personnes citées dans le dossier. Ce qui me permet de faire une peu de ‘googling’ le soir, pour tenter de mieux les connaitre. Je me rends compte que tous ces gens, victimes, experts et magistrats compris, sont très peu visibles sur internet — ce que je comprends aisément. Les mieux servis sont les deux principaux accusés, mais pas dans le bon sens puisque Google n'associe leurs noms qu'aux dizaines d'articles de presse qui concernent l'affaire que nous jugeons — qui fut largement médiatisée et qui avait même donné lieu à une marche silencieuse. À cette occasion, je remarque qu'il existe souvent une différence importante entre les faits décrits par les journalistes et la réalité du dossier.
La nuit, je dors mal, quelques heures seulement — et ce sera encore le cas jusqu’à plusieurs jours après la fin du procès. Une fois debout, mon premier réflexe est de noter les idées que j'ai pu avoir dans la nuit.

L'arrivée et la sortie du palais de justice sont des moment un peu particuliers puisque jurés, parties et familles sont amenés à emprunter communément le grand hall du bâtiment. Les familles des victimes et des accusés se croisent en silence. C'est assez gênant et j'avoue qu'il m'est parfois arrivé de regarder mes chaussures en contournant ces gens plus ou moins habilement, d'autant qu'il n'est pas conseillé aux jurés d'entrer en communication eux. En revanche, pour accéder à la salle d'audience depuis le hall, nous avons droit à une porte spécifique — à quelques mètres de l'entrée des spectateurs — ouvrant sur une série de couloirs qui nous amènent directement jusqu'à la salle des jurés.

À partir de mercredi après-midi commencent les plaidoiries. Chacun des avocats essaie de convaincre, voire de séduire le jury. L'impression d'assister à un grand spectacle monté spécialement pour mes acolytes et moi — ce qui n'enlève rien à l'intérêt et à la gravité de ce qui s'y dit. À l'écoute des plaidoiries, je devine des méthodologies, des codes, des façons d'occuper la salle, des façons de se faire respecter entre confrères ou de tenter d'impressionner les magistrats. On cite des références littéraires, cinématographiques et historiques. Certains vont jusqu'à s'aventurer dans des allusions humoristiques, ce que je trouve assez risqué devant les familles de victimes — qui ne sont franchement pas là pour rigoler.

• Maître Valent, pour les parties civiles, commence sa plaidoirie par cette phrase : « Je sais que je suis quelqu'un qui, parfois, peut agacer. »

• L'avocat général, dans son réquisitoire : « Quand j'ai entendu le mot ‘jeu’ prononcé à 2 ou 3 reprises durant ce procès [NDLR : « c'est le jeu », par exemple, entendu le matin même], j'ai du contenir mes pulsions naturelles. La justice n'est pas un jeu, c'est même le contraire ! »

• L'avocat général, pas dupe, dans son réquisitoire : « Au fond, les accusés ne pouvaient être sincères que s'ils s'accablaient totalement. »

• Maître Lebras, pour la défense : « L'acte de juger, c'est aussi l'art d'être compris par ceux que l'on juge. »

• Maître Lebras : « Dans certaines peines d’emprisonnement, il y a un temps qui punit et un temps qui pourrit. »

• Maître Cohen-Sabban commence sa plaidoirie par cette phrase : « Lyon, 11 mai 1987, premier jour du procès de Klaus Barbie. »

• Maître Cohen-Sabban, pour la défense : « La pathétique petite Pita » (à propos d'un témoin rocambolesque dénommée Pita, ex danseuse à Pigalle, ayant involontairement déclenché toute l'histoire.)

• « Et ce n'est pas à vous, jurés de la Seine-Saint-Denis, que je vais apprendre ce qu'est la violence. Elle est, malheureusement, votre quotidien. » Maître Cohen-Sabban, pour la défense. À ce propos, le président nous a indiqué en coulisse que la cour d'assises de Bobigny serait la plus sévère de la cour d'appel de Paris (La cour d'appel de Paris désigne la région juridictionnelle dont Paris est le « chef lieu ». Cette région comprends Paris, la Seine-Saint-Denis, l'Essonne, La Seine-et-Marne, Le Val-de-Marne et l'Yonne).

• Maître Cohen-Sabban : « La justice, pas la vengeance. »

Dans les premières minutes du réquisitoire de l'avocat général, pour lequel je suis aux premières loges, je me trouve plaqué à mon dossier de fauteuil par l'intensité du discours. Bilger, 67 ans, n'a pas de micro et hurle une heure durant, les yeux exorbités, appuyant ses propos et arguments avec force ; le tout servi par une brillante maitrise du français et de la rhétorique. Fluide, précis, percutant, beau à écouter.
Bilger introduit en expliquant longuement son rôle, « avocat de tous les français » dit-il ; et en profite pour nous rappeler, à sa manière, le notre, celui des jurés (comme l'ont d’ailleurs fait plusieurs avocats pendant leurs plaidoiries). Je suppose que c'est une manière de préparer ses auditeurs à ce qui va suivre. Puis il qualifie les actes, employant à cette occasion le terme de « bêtise criminelle ». Enfin, il propose une peine pour chacun des accusés. L'avocat général, dans sa robe rouge à revers bordés d'hermine, doit faire preuve d’un maximum d'autorité. Ne surtout pas trembler, ne surtout pas donner l'impression d'hésiter. Chose apparemment rare, l'avocat général requiert finalement une peine moins lourde que le jugement rendu en première audience : 15 ans au lieu de 20 pour le tueur et pour son complice. Précisant que, selon lui, le premier procès avait été mal jugé.

Le dernier acte du procès commence le jeudi après midi. Après avoir annoncé à la salle que nous allions nous retirer pour délibérer, le président demande à ce que les entrées de la salle des jurés, dans laquelle nous venons de pénétrer, soient surveillées par des gardes armés. Les deux jurés suppléants doivent quitter la salle pour rester enfermés dans le bureau du président. En effet, pendant les délibérés, ces deux là ne doivent être en contact ni avec les jurés titulaires qui délibèrent, ni avec les spectateurs de l'audience. Quant aux jurés titulaires, ils n'ont pas le droit de sortir de leur salle, sous quelque prétexte que ce soit, tant que le verdict n'a pas été rendu public. Ambiance.
La salle des jurés est aménagée pour la survie. Deux toilettes, un distributeur de café (payant), un distributeur de sucreries (payant, et qui ne fonctionne pas), une grande table, 17 chaises, des quantités de bulletins vierges, une urne et quelques dossiers et livres de loi apportés par le président… je crois que c'est tout. Aucune limite de temps n'est fixée, un délibéré peut très bien s'éterniser toute la nuit s'il le faut. Les parties et leurs défenseurs doivent patienter.

Le président mène le protocole. Luc-Michel Nivôse est un homme sympathique, aux cheveux et à la barbe blanche parfaitement taillée. Je lui trouve un physique de juge — assez proche de celui du photographe Yann Arthus Bertrand. Deux médailles sont agrafées sur sa robe rouge — d'après ma mémoire visuelle et mes recherches, il s'agirait de l'Ordre national du mérite et des palmes académiques. En plus de son rôle de président de cour d'assises (ils sont une dizaine à assurer cette fonction sur toute la cour d'appel de Paris), l'homme enseigne le droit à l'université. Bienveillant et pédagogue, il répond sans problème à toutes les questions que lui posent les jurés. Et comme à chaque fois que nous partageons un moment « en privé » avec le président et ses assesseurs, les questions sur le procès, et même sur la chose judiciaire en général, fusent.

Le président Nivôse commence par proposer un tour de table afin d'entendre le sentiment de chacun sur l'affaire en général. Après quoi nous débattons plus librement sur le cas de chacun des accusés. Les arguments sont nombreux, à charge ou à décharge, parfois inédits et pertinents. Je participe activement aux discussions, sans avoir pour autant d’avis tranché sur certains points. Les échanges sont passionnés mais courtois et disciplinés. Pas de dérapage à noter, malgré une ambiance forcément tendue par l’enjeu.

Les différentes qualifications possibles pour cet homicide :
— Assassinat = meurtre avec préméditation (exemple : une embuscade mortelle). Risque jusqu'à la réclusion à perpétuité ;
— Meurtre = homicide volontaire sans préméditation (exemple : une personne qui abat un cambrioleur en fuite). Jusqu'à 30 ans de prison ;
— Violences volontaires avec arme ayant entrainé la mort = coups portés volontairement, mais sans intention de donner le mort (exemple : un célèbre chanteur français qui, dans une fureur noire, frappe sa compagne et la tue sans l’avoir désiré). Jusqu'à 20 ans de prison.

Nous entamons une première série de votes pour déterminer les chefs d'accusations. Concrètement, il nous faut répondre selon notre intime conviction par oui ou par non à 18 questions préalablement rédigées par le président. Questions qui sont spécifiquement relatives à l'affaire que avons à juger. Le juge et ses deux assesseurs votent avec nous et leurs voix ne valent pas d'avantage. Si certaines questions coulent de source (l'accusé est-il coupable d'avoir exercé des violences sur la victime ? Ces violences ont elles entrainé la mort ? Ces violences ont-elles été commises avec une arme ?), d'autres sont nettement plus délicates.

Pendant les votes, je remarque qu'il se met à neiger pour la première fois de cette fin d'année. Combien de fois m'étais-je enthousiasmé de voir tomber ces premiers flocons ? J'habite à 200 mètres du tribunal, dans la maison de ma grand mère — maison dans laquelle je n'ai pas toujours vécu mais que j'ai toujours connu. Je me pris à penser que si l'Hôtel de police du 93 n'avait pas été érigé entre nous, je pourrais sans doute la voir depuis ma chaise. Dans les années 80, comme je passais beaucoup de temps chez mes grands parents, j'ai vu construire ce palais. Avec mes amis du quartier, nous tentions de construire des cabanes sur le terrain vague d'en face (aujourd'hui occupé par l'Hôtel de police), avec les matériaux entreposés qui allaient servir à l'édification du bâtiment de briques. Et même avant sa construction, je me souviens très bien des maraichers qui occupaient autrefois le terrain pour y cultiver des salades. Ce grand bâtiment autour duquel j'ai si souvent marché, couru, pédalé, joué, sans jamais y pénétrer. Pendant quelques secondes, l'apparition de la neige m'avait sorti de ce lourd contexte pour me plonger dans quelques souvenirs d'enfance. À quelques mètres de là, parents de victimes et d’accusés pensent peut être aussi à leur fils lorsqu'il était enfant. Je dois me concentrer sur les votes. De toute façon, la neige s'est vite arrêtée de tomber.

Viennent les principales questions, portant sur l'intention de donner la mort. Je me souviens qu'il faut juger les faits, pas l'émotion des victimes, des accusés et de leurs familles respectives. Je me souviens que la peine est à la fois une sanction pour l'accusé et un message que l’on adresse à la société. Je me souviens que si doute il y a, il doit profiter aux accusés.

Dépouillement. Pour les deux principaux accusés, les votes n'ont pas retenus l'intention de tuer. Quant au troisième larron, initialement condamné à 2 ans d’emprisonnement, dont un ferme, il est finalement relaxé (il serait compliqué de m'étaler en détails sur son cas — qui est de toute façon secondaire dans cette histoire).

Après avoir voté les culpabilités, nous entamons la seconde série de votes, beaucoup plus déroutante en ce qui me concerne : déterminer la durée des peines qui vont en découler. Il ne s'agit plus de répondre à des questions, mais de donner un chiffre qui doit se situer, en gros, entre 10 et 20. Chaque chiffre représente une année d'incarcération (un peu moins, en vérité, à cause des remises de peine, dont nous ne devions pas tenir compte — c'est troublant, mais c'est ainsi). Tant qu'une peine n'obtient pas la majorité, il nous faut refaire scrutin en éliminant la possibilité de voter pour la peine la plus haute votée au tour précédent par une ou plusieurs personnes. Le maximum requis descend ainsi au fur et à mesure des tours de vote, jusqu'à ce qu'une peine obtienne la majorité. Il nous faudra plusieurs tours pour y arriver.

Celui qui a tué est condamné à 14 années de détention. Celui par qui tout est arrivé, qui a entrainé ses compagnons, qui a acheté les couteaux, qui a exercé des violences volontaires avec une arme sur une personne vulnérable, écope de 15 ans de prison. Un an de plus, même s'il n'a pas tué, pour avoir dramatiquement fait basculer le destin de tous les autres. Peines qui correspondent à peu près à ce qu'avait requis les avocats généraux aussi bien en première, qu'en deuxième instance.

Après quatre heures de délibération, nous pouvons retourner dans la salle d'audience pour l'annonce du verdict. Il est 19 heures et la salle est plus remplie qu'elle ne l'a jamais été. Le président énonce calmement les réponses aux 18 questions, les chefs d'accusation retenus, et enfin les peines. Pendant ces quelques minutes, j'ai tellement le trac que je ne sais absolument plus où poser mes yeux. J'ai souvent été confronté à cette gêne pendant ces quatre jours d’audience, mais au moment du verdict, cela devient franchement insupportable. L'occasion d'évoquer le courage du président au moment du verdict. Quel que soit son avis personnel — qui peut très bien être différent de celui de la majorité des votants — lui, doit annoncer tout cela en levant la tête. Tout comme l'avocat général l'avait fait lors de son réquisitoire, le président doit faire preuve d’autorité et ne surtout pas trembler. À cet instant, devant la tension ambiante, je me rends compte de l'extrême difficulté de cette tâche.
Sans même attendre que le président ait fini de s'exprimer, la famille des victimes quitte bruyamment les lieux en claquant la porte au sens propre comme au sens figuré. On nous avait prévenu : aucune peine ne peut compenser la perte d'un proche. Et concernant le contexte particulier d'un jugement en appel, il y a cette inévitable comparaison avec le jugement de première instance, qui ne peut que décevoir l'une ou l'autre des parties.

De ce côté là de la salle d’audience, seuls trois personnes restent à leur place : Solène, la petite amie de David, le jeune homme qui a perdu la vie ; ainsi que Moussa et Luc, deux de ses proches amis. Au moment du drame, lorsque les agresseurs sont arrivés couteaux la main, David téléphonait devant la fenêtre de chez ses parents, chez qui l'attendait Solène. De dos, il n'avait pas vu arriver celui qui allait, sans prévenir, lui donner la mort (peut-être — on ne le saura jamais avec certitude — involontairement). Moussa, qui ne peut se déplacer qu'avec une béquille, était resté assis sur le capot d'un véhicule en stationnement et avait lui aussi fait l'objet de coups de couteaux. Luc avait d'abord eu l’instinct de se protéger lui-même en contournant la voiture sur laquelle il était assis aux côtés de Moussa, avant de revenir tirer son ami par le bras afin de tenter de le protéger de son agresseur (le sauvant peut-être — on ne le saura jamais avec certitude — de la mort).
Ce soir du 25 novembre 2010, vers 19 heures, 5 ans et 6 mois, jour pour jour, presque heure pour heure, après que leur ami fut tué par la lame d'un couteau à 3,50 €, ces deux là avaient une fois de plus décidé de rester.


Quelques liens :

Paroles de jurés — témoignages écrits par des anciens jurés. [Édit 8 avril] Mon texte figure désormais dans la série (en version anonymisée et sans liens, pour des raisons de ligne éditoriale)
Citoyens jurés — la vidéo que les greffiers diffusent lors de la journée de préparation des jurés.
Cour d'assises, crimes et châtiments — Documentaire découpé en six parties de 20 minutes sur Dailymotion. Trois procès d'assises suivis au travers de ses jurés.
Sur le banc des assises — reportage de 33 minutes sur le fonctionnement d'une cour d'assises.
Justice au singulier — le blog de Philippe Bilger.
• L'incontournable blog de Maître Eolas.

Constituer une archive photographique familiale

Un jour, par curiosité, j'ai mis le nez dans le carton de photos de ma grand-mère maternelle, la seule qu'il me reste. Un bon millier de tirages en vrac, peu légendés, pas du tout classés, la plupart en petit format. Mon aïeule se penchait au hasard sur les premières images du tas, essayant tant bien que mal de m'indiquer qui était qui. Jusqu'à ce que nous tombions sur un vieux cliché représentant trois femmes. Elles appartenaient sûrement à la famille de mon grand-père mais ma grand-mère n'était pas capable de les identifier. Cette image n'avait, pour ainsi dire, plus de valeur. Ces personnes, aujourd'hui probablement décédées, étaient définitivement oubliées. Leur souvenir n'avait pas pu arriver jusqu'à moi et cela m'avait troublé.

Au fil des décennies, et notamment depuis les années 80, les appareils de prise de vue se sont démocratisés et mon rapport à la photographie familiale est déjà très différent de celui de ma grand-mère. Avec le numérique, mes enfants auront un rapport à ce genre d'image qui sera encore différent du mien (j'ai 35 ans). Ils ont été, sont, et continueront à être photographiés et filmés régulièrement de leur naissance jusqu'à leurs derniers jours. Pour eux, c'est normal. Et quand bien même je ne serais pas équipé, j'aurais des amis prêts à m'envoyer dans l'heure des centaines de photos et de vidéos de mes enfants.
Mieux encore, mon fils aîné pourra constater que ma mère a eu le temps de l'aimer, de lui parler, d'être heureux d'être avec lui, avant de disparaître. Un témoignage visuel, et même audiovisuel dans ce cas précis, qui subsistera bien au-delà de ses premiers souvenirs d'enfant et qui n'aurait probablement pas existé de la même sorte avec la transmission « à l'ancienne » du souvenir, constituée par l'oral, éventuellement appuyée par deux ou trois photos.

Le numérique permet aujourd'hui de mieux conserver, documenter, partager et visualiser ces images. Mes photos du moment sont directement importées depuis mon appareil numérique vers un logiciel de catalogage. Elles sont automatiquement rangées par dossiers datés. En attendant la démocratisation des boitiers géolocalisés, je peux ajouter quelques métadonnées (mots-clés, légendes, coordonnées géographiques…) pour documenter mes clichés et même, si je le souhaite, les partager par internet, quelques minutes seulement après avoir appuyé sur le déclencheur de mon appareil. Aussi, l'écran permet l'économie du tirage, la vision en grand format, la possibilité de zoomer, et bien d'autres choses encore.

Mais alors, à côté de ce rapport nouveau à l'image, quid de ces vieilles photos sans légende et sans date, dispersées, abimées, parfois imprimées sur divers supports (exemple, la moitié des photos prises par mon père sont développées sur diapo), dont l'histoire se perdrait inexorablement — s'est déjà perdue — au fil des années et des disparitions de leurs auteurs ou de leurs témoins ?
Qu'en sera-t-il du vieux carton de ma grand-mère si je ne prends pas la peine, tant qu'elle est encore là, de numériser, classer, documenter, transmettre son contenu à mes cousins et à ma descendance ?

Il y a un peu plus d'un an, j'ai donc pris conscience que je devais commencer au plus vite cette transition des supports photographiques anciens vers le support numérique. Profiter de ce que le numérique permet aujourd'hui (scanners performants à prix accessibles, espaces de stockage confortables, ordinateurs rapides et fiables, logiciels adaptés) tout en profitant encore de la présence de certains anciens. Il y a dix ans, ça aurait été trop tôt et dans dix ans, j'aurais malheureusement peut-être perdu d'autres précieux témoins. Avec l'aide de mon père, de ses deux sœurs et de deux de ses cousines pour le côté paternel ; et avec l'aide de ma grand-mère et de sa sœur (174 ans à elles deux !) pour le côté maternel, je m'en suis occupé.
Cela fut long — plus d'une année à scanner, trier et à échanger sur le sujet, selon les disponibilités et les trouvailles de chacun — mais tous se sont pris au jeu. Nous disposons aujourd'hui d'une archive photographique numérisée comprenant environs 6 000 photos (+ 5 vidéos) au total, dont la datation s'étale de 1891 à 2006 (la majorité se situe entre 1938 et 1990).
Techniquement, cette archive est découpée en 3 parties : les photos provenant de mes parents ; celles provenant de ma branche paternelle ; et celles provenant de ma branche maternelle. Au final, seul mon père, ma sœur et moi avons accès à l'intégralité. En effet, il n'y a pas grand intérêt, d'un point de vue archivistique, à partager nos photos de vacances des années 80 avec le reste de la famille ; pas grand intérêt non plus à partager les photos de la branche paternelle avec les cousins de la branche maternelle. Au moment du partage, il y a un tri logique à effectuer pour que l'archive ne soit inutilement chargée (de même, mes cousines et tantes qui ont collaboré avaient pris soin de ne m'envoyer que des photos qui pouvaient concerner la famille, pas de photos personnelles).



Par ailleurs, il m'a semblé utile de partager cette expérience dans la suite de cet article, à destination de ceux qui, tout comme moi, souhaiteraient préserver et transmettre la mémoire (visuelle) de leur famille. Cette méthodologie est celle d'un amateur, elle s'est façonnée sur le tas, après plusieurs ajustements. À la fin de cet article, je terminerai par une rapide description d'autres moyens simples qui permettent de transmettre la mémoire, en complément des archives photographiques.


1 - Rassembler les images
Ça n'a l'air de rien mais lorsqu'on entreprend un tel projet, on imagine pas à quel point, au hasard de la vie et des transmissions, les photos d'une famille peuvent être dispersées. Dispersées entre frères, sœurs et enfants, mais aussi dispersées au sein même d'un même foyer. Une boîte par-ci, un paquet de films par-là, une boîte à diapo dans le grenier… On me rappelle deux mois plus tard pour me signaler qu'un nouveau lot vient d'être retrouvé, etc. Chacun a dû user du téléphone et fouiller un peu partout pour rassembler les photos concernant l'histoire de la famille, avant de me les transmettre.
Une cousine de ma grand-mère paternelle nous a envoyé des photos d'arrière-grands-parents dont personne, à part elle, ne connaissait le visage. Nous avons aussi découvert des photos du frère de mon grand père paternel, que personne n'avait jamais vu (ou su que c'était lui), ce qui nous a donné l'occasion de rentrer en contact avec une de ses filles (une cousine germaine de mon père, qu'il ne connaissait pour ainsi dire, pas). J'ai aussi pu traiter le carton de photos précieusement gardé d'un de mes deux oncles disparus. Concernant ma famille maternelle, comme ma mère était fille unique, ce fut plus simple. La sœur de ma grand-mère, un peu plus jeune et à la mémoire moins vacillante, en plus d'apporter son lot d'informations sur les images, a réussi un coup d'éclat en me ramenant des bandes super 8 que j'ai fait numériser sur le champ, dont une concernait le mariage de mes parents et une autre avait été tournée lors d'une réunion de famille chez les parents de ma grand mère, dans les années 60.
Lorsque tout le monde s'y met, on découvre parfois des choses dont on ne soupçonnait même pas l'existence. Je connais aujourd'hui le visage de quatre de mes arrière-arrière-grands-parents (autrement appelé trisaïeuls, pour les intimes), de tous mes arrières grands parents, et de dizaines d'oncles et de cousins éloignés qu'au mieux, pour quelques-uns d'entre eux seulement, je ne connaissais que de nom.

2 - Reconstituer et classer les séries
À ce stade, je me retrouve avec plusieurs milliers de photos sur négatifs, diapositives et tirages stockés un peu partout dans mon bureau. Très peu d'albums chez nous. Au mieux, des boîtes et pochettes regroupant quelques séries de tirages des années 80-90. Le reste, c'est essentiellement du vrac.
Pour reconstituer les séries d'images (celles qui étaient à l'origine sur un même film), j'ai procédé en plusieurs étapes : regrouper les photos par supports ; pour les tirages, les regrouper par formats ; les regrouper par types de papier ; et enfin, utiliser les références imprimées au dos d'une partie des images pour reconstituer les séries qui pouvaient l'être. Pour le reste, pas de miracle, on procède par indices visuels et par intuition. À l'occasion, on s'aperçoit aussi que certains tirages sont isolés et que l'on ne possède tout simplement pas le reste de la série, probablement « perdue » chez des cousins éloignés.
Je range chaque série reconstituée dans une enveloppe, en vue de la numérisation à suivre. Tant qu'à faire, j'essaye de classer les enveloppes dans un ordre qui soit le plus chronologique possible, même si c'est parfois approximatif — sachant qu'on pourra toujours affiner le classement chronologique par la suite, sur ordinateur.
Prévoir une grande table dégagée. Ne pas hésiter à investir le sol pour s'y retrouver dans les séries et avoir un minimum de vision d'ensemble. Nous sommes là dans un véritable travail d'enquête où l'esprit de déduction et la mémoire visuelle ne sont pas de trop. J'ai trouvé cette étape amusante.



3 - Numériser
Série par série, je numérise chaque image et chaque film. Si l'option de restauration automatique des couleurs de votre scanner s'utilise avec modération pour la couleur, elle demeure très efficace pour le noir et blanc. Aussi, s'agit-il de répertorier un maximum d'informations présentes sur les clichés au moment du scan : si une date se trouve manuscrite ou imprimée au dos d'un tirage appartenant à une série, cela nous donne l'année, voire le mois de prises de vue des autres photos de cette série. Si des textes sont annotés au dos d'un tirage, je les transcris dans mes fichiers images, via les commentaires Spotlight (sur Mac), dans un premier temps. J'ai pensé que la définition devait être confortable, au moins pour une impression de chaque cliché en 300 dpi, au format A4 (voire A3 pour certaines images que j'estimais importantes). On pourra ainsi profiter de cette acquisition numérique pour faire des retirages ou pour pouvoir zoomer sans peine dans une image depuis son écran 27". Ce serait bête de se priver de tout cela pour grappiller quelques centaines de mégas à l'heure où l'espace disque de nos machines se compte en centaines de gigas, et évolue d'année en année.
La nomenclature des fichiers images est capitale. Celle de mes fichiers commence par l'année (point d'interrogation sur le dernier chiffre si pas sûr — sans aucune info, on arrive généralement à estimer au moins la décennie) ; le numéro de la série (il faut garder le moyen d'identifier chaque série à n'importe quelle étape du processus) ou le mois (si certifié) ; si concerné, j'ajoute un lettre pour indiquer les infos recueillies sur les supports d'origine (D = date ; L = légende ; I = info, genre tampon de photographe ou autre élément distinctif — cela me permet par exemple de différencier les clichés bénéficiant d'une datation certifiée par annotation manuscrite de ceux qui sont datés approximativement) ; et enfin, on termine la nomenclature par le numéro du scan, pour être sûr qu'aucun fichier n'ait le même nom qu'un autre. Un tiret entre chaque référence.

4 - Constituer l'archive
Avec plus de 6 000 photos numérisées, il me fallait impérativement utiliser un logiciel de catalogage pour la suite des opérations. J'ai choisi Adobe Lightroom, qui offre une palette complète d'outils d'annotation, de classement et de visualisation. Je précise que d'autres logiciels permettent sûrement d'obtenir les mêmes résultats (ACDsee, Aperture, etc.) mais étant familier des logiciels Adobe et ayant entendu de bons échos de celui-ci, mon choix s'est intuitivement porté vers lui.
L'importation dans un tel logiciel permet de suite d'y voir plus clair, notamment grâce à la vue en petites vignettes, façon planche-contact. Je commence par affiner la reconstitution de mes séries et leurs datations (plus pratique qu'avec les 300 enveloppes éparses que j'avais avant le scan). On s'aperçoit que des séries ne sont pas tout à fait dans le bon ordre, qu'elles sont parfois encore divisées, on continue l'enquête en analysant les vêtements portés, l'âge des personnes et tout autre éléments permettant de dater et de documenter une image. Par exemple, sur une photo de repas de famille, chercher la femme qui porte un tablier pour savoir chez qui cela se passait.
Vient ensuite un gros travail de création et de positionnement de mots-clés. Au fil des images, des centaines de mots-clés ont été créés. Ils s'organisent en quatre principales familles : les personnes ; les lieux ; les évènements (Noël, armée, mariage, etc.) ; et les types de photo (portraits, groupe, photos d'identité…). De cette manière, chaque cliché comporte sont lot de mots-clés attachés indiquant les personnes photographiées, le lieu de la prise de vue (si connu), l'évènement attaché (s'il y a, et si connu) et le type de photo (si particulier).
Les annotation saisies à l'étape précédente dans les commentaires Spotlight sont copiées dans les champs de légende proposés par Lightroom.
Ces métadonnées sont incluses dans le fichier de chaque image (enfin dans un fichier invisible au format IPTC, attaché à chaque fichier image, pour être précis). Ainsi, s'agissant d'une norme répandue, si dans 10 ans je décide d'utiliser un logiciel de catalogage différent, mes métadonnées devraient rester compatibles ou tout du moins, convertibles. De même, sur Mac, le moteur de recherche du système (Spotlight) est parfaitement capable de prendre en compte les mots-clés insérés via Lightroom. Si je saisis mon nom dans Spotlight, le moteur me proposera, dans ses résultats images, toutes les photos où j'apparais et dans lesquelles je suis désormais taggé — pas testé mais j'imagine que cela fonctionne aussi sur le moteur de recherche de Windows.



5 - Documenter les clichés
Continuons. À ce stade, j'ai un catalogue Lightroom qui commence vraiment à ressembler à quelque chose, avec classement par date, mots-clés et parfois légendes. Le but de cette ultime étape de production est de faire participer d'autres membres de la famille pour valider collectivement les mots-clés ajoutés, ou pour ajouter des informations sur des personnes identifiées, des lieux ou des dates car la déduction, les souvenirs et les notes personnelles ont leurs limites. Une étape de peaufinage et de validation, en somme. Bien entendu, au final, sur le nombre, il reste tout de même quelques photos mal documentées et des datations très approximatives, mais l'essentiel est là.
On peut ensuite s'amuser à classer de manière plus fine, par exemple, en créant des dossiers pour chaque cercle familial (chez tel oncle, chez tel tante, chez les grands parents, etc.), ce que j'ai fait pour ma branche paternelle qui comportait originellement 5 frères et sœurs, ça permet de mettre un peu d'ordre sur les photos les plus récentes.

6 - Consulter l'archive (la récompense)
L'intérêt d'avoir utilisé un logiciel de catalogage, des classements par date et autres mots-clés permet ensuite un confort extrême en terme de consultation.
Outre les différents modes d'affichages proposés, je peux par exemple demander à Lightroom de croiser plusieurs mots-clés pour afficher en quelques secondes des photos bien précises. Par exemple, je peux tout à fait demander au moteur de recherche de Lightroom de m'afficher toutes les photos dans lesquelles mon père ET ma mère apparaissent. Si uniquement l'un des deux est photographié, la photo n'est pas prise en compte dans les résultats de cette recherche précise. On peut multiplier le nombre de mots-clés et de filtres de recherche à l'infini. Lorsqu'on a plus de 6 000 clichés en archives, on comprend de suite l'intérêt de fonctions aussi puissantes. À l'inverse, lorsqu'une photo est visualisée simplement, on est capable grâce aux mots-clés et aux éventuelles légendes attachées, d'avoir un aperçu synthétique de l'histoire de cette image (personnes, lieux et évènements photographiés). Seul bémol : sur Lightroom, on ne peut pas encore « zoner » les mots-clés sur une photo, à la manière d'un Flickr. Mais quand même, si dans un siècle, un de mes descendant à l'occasion de consulter cette archive telle quelle, il devrait tout à fait s'y retrouver — d'autant plus que j'ai fait un gros travail annexe de généalogie qui permet de situer dans la famille toutes les personnes photographiées.
Enfin, le partage est facilité. Je veux transmettre une partie de cette archive à des cousins ? Pas de problème, il me suffit de constituer (à l'aide des mots-clés, si besoin) une collection (un dossier fictif qui n'appartient qu'au catalogue Lightroom sans modifier les dossiers externes « en dur ») avec les photos de la branche qui les concernent et de faire glisser le tout dans un dossier ou sur un support numérique.



7 - Partager et conserver l'archive
Cela va paraître évident pour beaucoup mais attention ! Pour conserver des fichiers durablement, ne comptez surtout pas sur la durée de vie d'un DVD ou d'un disque dur (autour de 5 ans seulement). Le papier se dégrade mais au final, dans l'absolu, il se conserve infiniment mieux que les supports numériques actuels. Sauf que le numérique a un précieux atout : la facilité de copie et de partage. Copiez vos archives sur divers supports (par exemple, des DVD avec jaquette conçue aux petits oignons, pour retrouver l'aspect objet) et envoyez-en des copies aux membres de familles qui sont intéressés par le projet. Ainsi, si l'un perd ses fichiers, un autre en aura bien une copie encore utilisable. Alors qu'un fonds photographique sur papier devait être divisé au fil des successions (à moins de financer à chaque fois de couteux duplicatas pour que chacun ait les mêmes photos), un fonds photographique numérique peut au contraire être facilement dupliqué et partagé à l'infini, dans son intégralité. Rien de mieux pour conserver des fichiers photographiques pendant des… siècles, si tout cela se gère intelligemment.

Voilà comment ma grand-mère a pu revoir toutes les photos de son carton depuis mon ordinateur, dans l'ordre, documentées, en grand format, depuis son fauteuil.

Je précise que ce projet ne concernait que les photos de famille anciennes. Les photos plus récentes qui me concernent moi, ma femme et mes enfants, font l'objet d'une autre archive, évolutive, toujours sur Lightroom, qui elle, n'est pas partagée. Celle-ci comporte déjà près de 15 000 photos en quinze ans, et des dizaines d'heures de vidéo… Comme je l'écrivais, notre rapport à l'image n'est définitivement plus le même que nos aînés.
À propos des vidéos, rendues très accessibles par les appareils numériques compacts, elles sont pour le moment stockées à part. Depuis sa version 3, Lightroom permet de les importer et de les classer avec les photos mais leur visualisation n'est pas aussi confortable que pour les photos (visu dans fenêtre externe, via Quicktime) et même d'un point de vue archivistique, je trouve que le mélange des genres est encore compliqué à gérer. Selon l'évolution des logiciels, il est cependant fort probable qu'à terme, photos et vidéos finissent par être rangées dans la même archive.


Pour aller plus loin dans la transmission de la mémoire

• Au delà des archives photographiques, comme je l'écrivais, j'ai parallèlement entrepris un important travail de généalogie. Un complément qui permet de situer les personnes photographiées dans la famille et d'aider à la datation des clichés (grâce à l'âge estimé des enfants photographiés, notamment). J'ai déjà écrit ici même à ce sujet mais j'aimerais juste en profiter pour rappeler que la généalogie d'aujourd'hui est assez facile à pratiquer. La plupart des départements français disposent d'archives d'état-civil numérisées et librement consultables en ligne, du début du 20e siècle jusqu'au 15e siècle. Des sites d'entraide et de partage d'arbres permettent un travail d'enquête rapide et ludique (Geneanet.org, entre autres). Des logiciels dédiés à la généalogie permettent de stocker facilement les informations recueillies (j'utilise Hérédis). La généalogie ne consiste pas à seulement collectionner des noms mais aussi à comprendre son Histoire. L'État-civil permet aussi de connaître les origines géographiques, les métiers pratiqués, les adresses d'habitation successives, et bien d'autres choses qu'il serait compliqué de détailler dans cet article.

• J'ai également constitué une carte Google pour annoter tous les lieux connus se rapportant à la famille. Habitations des uns et des autres, lieux de vacances, de naissance, d'évènements divers. Cela me permet d'être plus précis sur la localisation des archives photographiques, en attendant que la géolocalisation se démocratise.

• Enfin, à défaut de tenir un journal, j'ai entrepris un travail de chronologie. Se souvenir des dates importantes du passé, noter celles du présent avant qu'elles ne s'échappent de ma mémoire. Compter aussi les petits détails du moment : la première leçon de judo de mon fils aîné et toutes ces petites choses inutiles qui font aussi la vie, en fin de compte. Tout cela est encore informel, noté sur carnet, mais je me prépare d'ores et déjà à mettre cela en forme plus sérieusement.

On le voit, au-delà de la parole et de l'écriture, la mémoire peut se transmettre par de multiples moyens. Pour tout vous écrire, je rêve en secret d'un logiciel tout en un, dédié à la mémoire, qui regrouperait au moins toutes ces formes d'archivage et d'annotation, de manière graphique, intuitive et ludique, à la manière d'un Feltron (qui publie des rapports annuels sur sa vie, dans une démarche artistique), mais dynamique et accessible à tous. Google va bien finir par nous sortir cela un jour… Et d'ici là, comme d'habitude, un petit malin va bien m'écrire en commentaire que ça existe déjà ;-)

Mathématiques et vuvuzela : CQFD ;-)

• Soit un stade de 60 000 personnes.
• Les vuvuzelas sont vendus autour de ce stade comme objets souvenirs aux couleurs de chaque nations participantes + les locaux qui ont leur propre équipement. Sur ces 60 000, imaginons simplement que 6 000 spectateurs rentrent dans le stade avec l'objet du diable.
• Si ces 6 000 spectateurs se servent chacun de leur vuvuzela pendant seulement 10 secondes au cours d'un match, cela nous donne 60 000 secondes de vuvuzela. Donc 1 000 minutes de son à faire tenir sur 90 minutes de jeu : dix fois plus qu'il n'en faut (et encore, en prenant en compte des estimations basses).

Son ininterrompu pendant tout le match.

Gagner du temps au supermarché

Lorsqu'on me lâche dans un supermarché avec une liste de courses, je suis perdu. Difficile de regrouper les choses à acheter par rayon, ce qui oblige à de multiples allers et retours. De plus, il faut généralement se munir d'un stylo pour rayer ce qui est déjà dans le caddy sans quoi il faut plusieurs fois relire l'intégralité de la liste pour être sûr de ne rien oublier. Enfin, il faut savoir dans quel rayon se trouve tel produit.

Pour éviter ces désagréments, j'ai simplement reporté la disposition des rayons de notre Carrefour local sur une grille imprimée au format A4. Une sorte de plan simplifié conçu pour laisser un maximum de place pour écrire, si vous préférez. Vous pouvez cliquer pour agrandir l'image ci-dessous :

Testé depuis deux mois, je gagne en moyenne 1/4 du temps grâce à cette liste. Les produits d'un même rayons sont tous pris en une seule fois et pas besoin de rayer sur papier ce qui est dans le charriot — puisque tout est dans l'ordre, il suffit juste de suivre le fil. La liste sert également de plan, au cas ou je ne me souvienne pas ou se trouve tel ou tel rayon. Elle permet enfin d'éviter les oublis au moment de sa rédaction, en passant en revue chaque rayon sur le papier (« qu'ai-je besoin dans ce rayon ? »). Ce n'est pas très beau graphiquement mais en toute modestie, c'est bien pratique ;-)

(Avec un partenariat des grandes chaines de distrib’, qui donneraient accès à une version numérique de leurs plans de magasins, il me semble que c'est le genre de chose qui ferait une belle appli’ iPhone, si ça n'existe pas déjà. Ou même simplement en versions imprimées à la disposition des clients dans chaque magasin, ce qui contribuerait à fidéliser la clientèle.)

PS : oui, je sais, pour gagner encore plus de temps on peut aussi faire ses courses directement sur internet mais pas le même choix et un peu plus cher.

PS 2 : Si parmi les lecteurs de ce blogs, certains font leurs courses à Carrefour Drancy Avenir, je peux leur envoyer le PDF.

Que deviendront-ils ?



Je ne sais pas si je suis le seul à a avoir été touché par cette remarquable série documentaires réalisée de 1983 à 1993 par Michel Fresnel ?
Diffusée à la télévision pour la dernière fois en 1996, les images étaient introuvables depuis. Et bien, ça y est, je sais ou les trouver. Disponibles à 4 € l'épisode en téléchargement sur le site de l'Ina. Je précise que contrairement à d'autres vidéos téléchargeables depuis l'Ina, celles de Que deviendront-ils sont « tatouées » mais ne comportent pas de DRM. Pour 4 €, vous téléchargez donc des .avi « normaux », lisibles sur n'importe quel appareil acceptant le format divx, sans enregistrement ni manœuvre préalable*. Enjoy.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Que deviendront-ils est une fresque unique en son genre brossée par Pierre Fresnel qui a suivi pendant 10 années des enfants rencontrés dans une même classe de 6e, en 1983. Chaque année, une émission d'une heure était diffusée, retraçant l'évolution du parcours de chacun avec ses joies et ses peines (un ultime reportage filmé en 1996, en plus de la série de 10 originelle, est également disponible en deux parties à l'Ina).
Véritable photographie d'une époque, précieux document sociologique, mais aussi moments et détails emprunts de nostalgie. Bien content d'avoir retrouvé la trace des ces enfants, parmi lesquels il me semble que j'ai grandi moi aussi.




Dans un registre fictionnel mais néanmoins pas très éloigné, j'en profite pour faire un petit clin d'œil à une autre série qui me tient à cœur, j'ai nommé Papa poule. Là encore, je pensais la série introuvable dans son intégralité et bien non ! Je l'ai achetée en DVD, dispo par des revendeurs indépendants en passant par la Fnac ou Amazon. Cela se regarde toujours avec plaisir et j'étais franchement ému lorsque j'ai revu mon premier épisode.



* Pour les amateurs de docus, je précise que sur le site de l'INA, le picto en forme de clé indique que le divx est crypté, c'est à dire avec DRM imposant un logiciel de lecture spécifique, enregistrement des appareils et tout le tintouin. Alors que le picto en forme de tampon signifie que le divx est tatoué, c'est à dire que vous pouvez lire la vidéo sans contrainte mais attention, si le film vient à circuler sur internet, votre identité est associée au fichier. Ces pictos ne sont visibles qu'une fois qu'une vidéo est dans votre panier ce qui n'est pas très ergonomique, mais attention à bien en tenir compte si vous souhaitez télécharger d'autres vidéos sur l'Ina.fr.

Le Golden Globe Challenge



En 1968, The Sunday Times organise pour la première fois de l'histoire une course autour du monde, en solitaire et sans escale. Ce défi, sous forme de course, qui n'eut finalement jamais de seconde édition, fut baptisé Golden Globe Challenge. Navigant au sextant, avec un matériel de survie et de communication rudimentaire, voire inexistant, neuf navigateurs s'élancent des côtes anglaises à bord d'embarcations qui n'avaient décidément pas grand chose à voir avec les bateaux de course d'aujourd'hui. À Bord de son Joshua, Moitessier a même choisi de ne pas s'encombrer d'une radio.
La course ayant été annoncée tardivement, pour que les participants aient le temps de préparer un bateau, chacun peut partir à la date qu'il souhaite, comprise entre juin et octobre (au delà, les navigateurs se trouveraient à passer le cap Horn pendant l'Hiver Austral ce qui serait trop dangereux pour de telles embarcations). Par conséquent, il y aura deux prix : un globe d'or pour le premier à établir un tour du monde sans escale en solitaire — ce que personne n'a encore jamais réussi, soit dit en passant. Et 5 000 livres pour le plus rapide à l'avoir effectué.

Avant de quitter l'Atlantique, Alex Corozzo, John Ridgway, Loïck Fougeron, Leslie King sont déjà contraints à l'abandon.
Chay Blyth, qui s'était engagé dans l'épopée sans aucune expérience de la navigation à la voile, décide raisonnablement d'abandonner après avoir franchi le cap de Bonne Espérance. Trois ans plus tard, il battra le record du tour du monde en solitaire à la voile, sans escale, dans le sens Est-Ouest.

Donald Crowhurst, passionné de voile, génie de l'électronique et chef d'une entreprise en difficulté, participe au challenge dans l'espoir de remporter la prime qui pourrait renflouer ses comptes. Pour se faire, il emprunte et hypothèque sa maison. Préparé à la hâte, son bateau ne tient pas la route et après quelques jours de course, un cruel dilemme s'offre à lui : soit il continue la course et avec un tel bateau, il perdra la vie ; soit il abandonne et il sera ruiné. Sombrant peu à peu dans la folie, il choisi une 3e voie : il fait croire qu'il est en tête alors qu'il erre dans les mers du Sud. Effrayé par les suspicions des observateurs, il finira par mettre fin à ses jours une semaine avant de franchir la ligne d'arrivée. Un documentaire britannique existe, qui relate cette histoire tragique : Deep Water.

Après 6 mois de course, Bernard Moitessier passe le cap Horn. Le français est non seulement, et de loin, le plus rapide en temps réel, mais il peut aussi rattraper Knox-Johnston, parti 2 mois avant lui, et ainsi remporter les deux prix. Pour se faire, il lui suffit de remonter l'Atlantique à son rythme habituel, ce qui, comparé aux mers australes, fait figure de vacances au soleil. Sauf que l'homme possède un brin d'anticonformisme appuyé par quelques tourments liés à une activité d'écrivain de marine, qui ne le gratifie pas toujours. Au lieu continuer de remonter l'Atlantique pour rejoindre Plymouth et ainsi profiter du fruit d'une victoire héroïque, il fait demi tour et décide de continuer sa route… vers l'Est. Il passe une seconde fois le cap de Bonne Espérance, une seconde fois le cap Leeuwin, en Australie, pour finalement accoster sur une petite île du Pacifique, après 10 mois de navigation en solitaire et un tour du monde et demi parcouru sans escale (un record qui tient toujours aujourd'hui). Pour toute explication, il envoie, à l'aide d'un lance-pierre, un petit mot sur le pont d'un pétrolier passé sur sa route : « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme. ». Moitessier passera 12 ans sur son île. Il y racontera son voyage dans La Longue Route, qui deviendra l'un des plus beaux livres de mer jamais écrit ; il y rencontrera sa seconde femme avec laquelle il aura un enfant ; il y sera plus heureux qu'il ne l'a jamais été.

Pendant ce temps, la course continue. Se croyant moins rapide que Donald Crowhurst et ses positions fictives, Nigel Tetley prend tous les risques avec un bateau mal en point et finit par sombrer à 1 100 miles de l'arrivée (2 000 km), alors qu'en réalité, il était le plus rapide depuis que Moitessier a décidé de détourner son chemin. Il sera secouru grâce à un SOS passé in extremis à la radio. Embourbé dans la couteuse construction d'un nouveau bateau, tracassé par ce naufrage inutile et cette course bêtement perdue, il finira par se suicider 2 ans plus tard.

Finalement, de cette course légendaire, seul Robin Knox-Johnston parvint à franchir la ligne d'arrivée, après 313 jours de mer. Il fit don des 5 000 £ de la prime à la famille de Crowhurst.

Il faudra attendre 1989 et le premier Vendée Globe pour qu'une telle course soit de nouveau organisée. Le record du tour du monde en solitaire est aujourd'hui détenu par Francis Joyon, en 57 jours seulement.





Note : les 3 photos qui illustrent ces lignes sont tirées du site officiel de Robin Knox-Johnston, seul arrivé au Golden Globe Challenge. Il existe également un documentaire dédié à Bernard Moitessier, disponible sur Dailymotion : Moitessier l'homme libre.

Message édité le 2 novembre 2010, après lecture du livre dédié à la course.

Regard d'enfant : la machine à fabriquer le pétrole



Plus que jamais d'actualité, cette invention brevetée et achetée de longue date par plusieurs géants de l'industrie m'a rendue multimilliardaire dès l'âge de 10 ans.
L'image est cliquable, pour ceux qui souhaitent découvrir la recette magique. Faites-en bon usage et attention tout de même à la pollution !

Regard d'enfant : le coupe-vent jupe



Après l'appareil à raclette 4 sur 4, voici le deuxième billet de cette série burlesque.

Lorsqu'il pleut, et que l'on porte un coupe vent, on déplie sa capuche (ou on sort son parapluie). Seul problème : les jambes. Elles ne sont pas protégées. Bien sûr, il existe des imperméables qui protègent tout le corps, des ponchos, ou encore des pantalons coupe-vent mais tout cela oblige à avoir à disposition un vêtement supplémentaire.

Imaginons un coupe-vent avec lequel il serait possibilité de déplier une partie basse, exactement avec le même principe que pour les capuches. Ainsi, nos jambes seraient protégées en cas de coup dur ! Lorsqu'elle n'est pas utilisée, la « jupe » serait pliée/roulée dans une poche au niveau de la ceinture (tout autour du corps) et maintenue par quelques cordons ou pressions. Les coupe-vent étant généralement taillés de façon ample, ce bourrelet devrait être peu perceptible de l'extérieur.

Regard d'enfant : l'appareil à raclette 4 sur 4



Comme beaucoup, depuis que je suis enfant, j'imagine des objets qui me semblent nouveaux. Je me suis dit qu'il serait amusant de faire une série de billet sur quelques unes de ces petites « inventions » (parfois bien débiles, je préfère prévenir tout de suite ;-) plutôt que de les garder au fond de mes tiroirs. Pour commencer doucement, quelque chose d'à peu près réalisable, et dont l'idée m'est venue il y a quelques mois seulement : un appareil à raclette modulable.

En effet, lorsque l'on dispose d'une table rectangulaire, il est assez compliqué de positionner un gros appareil à raclette classique (à 8 poêlons). Ceux du milieu n'ont plus de place pour manger et ceux qui sont en bout de table ne peuvent pas atteindre l'appareil. Certes, il existe l'alternative de l'appareil à Raclette « duo » mais pas hyper convivial.

Imaginons un set de deux mini appareils de 4 poêlons chacun, qui mesureraient que 20 cm de diamètre. Deux appareils qu'il serait possible d'empiler l'un sur l'autre (sur table ronde, cela prendra moins de place « au sol ») ou alors de les séparer (si l'on a une table rectangulaire) ? Ou pourrait même aller encore plus loin en imaginant que ce produit soit évolutif et que l'on puisse acheter séparément de nouveaux appareils qui puisse s'ajouter au système, pour aller jusqu'à 12 ou 16 utilisateurs.
Les plus obervateurs auront remarqué qu'il y a une finesse dans mes dessins au niveau des cables : un seul appareil est relié au courant. Les appareils sont : soit « pluggés », s'ils sont empilés ; soit reliés en série par un cable, s'ils sont séparés. Il faut donc imaginer un système de câble amovible pour éviter que la table soit envahie inutilement. Il y a d'autres problèmes à résoudre côté électrique/isolation à la chaleur mais je ne rentre pas dans les détail car c'est moins amusant (et puis je n'ai pas forcément les compétences).


Tentative de cartographie des forums francophones les plus actifs

Je vous présente ma première tentative de cartographie des forums francophones les plus actifs, conçue pour aider les internautes à (re)découvrir ce petit monde. Cliquez sur les images pour télécharger les PDF en haute définition. PDF sur lesquels vous pourrez zoomer et vous promener comme bon vous semble. Le PDF de la carte est imprimable à n'importe quel format mais la typo n'est lisible qu'à partir du format A3.



Pour constituer cette carte, des milliers de forums francophones visités sur une période de 7 mois et près de 2000 mesurés avec au minimum 7 relevés pour chacun. Pour résumer, c’est avant tout le nombre de messages par jour qui est pris en compte pour construire cette carte (la taille des « territoires » leur est proportionnelle). Plusieurs chiffres ont ensuite été relevés et utilisés pour fiabiliser au maximum ces données (et les relever à nouveau si besoin), notamment le nombre de visiteurs en ligne à une tranche horaire précise, le nombre de membres, le record de visiteurs en ligne simultanément, la plateforme utilisée ou encore le pays d'origine (pour faire court). Les explications détaillées sur le pourquoi et le comment de cette carte sont disponibles dans ce PDF :



Je pense avoir pris toutes les précautions possibles et imaginables pour obtenir des chiffres qui soient le plus fiables possibles. Malgré tout, j’ai bien conscience que le spam, le flood lié à certaines thématiques, le « nettoyage » et l’archivage de messages peuvent venir troubler la donne ici ou là. J’espère néanmoins que cette carte sera utile au plus grand nombre, c'est le plus important.

La cartographie des forums francophones les plus actifs est publiée en partenariat avec l’agence Le Public Système .m, qui m'a laissé une totale liberté d’action dans mon travail et ma démarche. Elle est également diffusée sur le blog MediasSociaux.com auquel le Public Système .m contribue. Je pense qu'il m'aurait été plus beaucoup difficile de passer autant de temps sur ce projet si l'agence ne m'avait pas soutenu.

Les chronologies de Maurice Griffe

Il me prend l'envie d'écrire sur les chronologies de Maurice Griffe.



Ces livres-objets méconnus sont de véritables Ovnis dans le monde de l'édition.
Dans la forme, ces chronologies sont reliés en accordéon, c'est à dire en un seul feuillet de 34 cm de haut sur… plusieurs mètre de large (j'ai mesuré celle qui concerne l'Histoire de l'informatique, le feuillet fait 9,80 m). Les plis en accordéon permettent de pouvoir lire confortablement ce feuillet sur des pages de 24 cm de large, comme un livre commun, tout en laissant la possibilité de déplier l'ensemble, ce qui colle parfaitement à la présentation du contenu, entièrement sous forme d'une frise chronologique, donc.
Performance dans la fabrication, mais aussi dans le contenu puisque loin d’être un gadget marketing, la représentation chronologique est un vrai prétexte à présenter intelligemment un contenu dense et précis, toujours lié à l’Histoire. Graphiquement, on y retrouve un esprit « fait main » qui fleure bon la photocomposition, à coup de blocs textes préconçus, glissés un peu partout ou il y a de la place. Ce n'est pas du grand graphisme mais il y a un esprit, une marque de fabrique, un univers graphique un peu cheap & fouilli auquel on s'attache vite.
Atypique également par son auteur puisque Maurice Griffe est né en 1921 et sa passion pour l'Histoire ne lui est venue qu'au début des années 50. L’homme écrivait, dessinait et fabriquait ses frises pour son plaisir. Ce n’est qu'en 1993, après une longue carrière professionnelle d’ingénieur chez IBM (qui a débutée en 1939 ! IBM s'appelait alors « La Compagnie Électro Comptable ») qu'il lui fut offert la possibilité d'éditer ses volumen, plus de 40 ans après les premiers coups de crayons et de ciseaux. La passion de toute une vie enfin immortalisée sur le papier… à l'âge de 72 ans.

À titre personnel, je possédais déjà la chronologique sur l'Histoire de France et me suis offert mardi dernier, au salon du livre, la chronologie de l'histoire de l'informatique. Fabuleux ! Au total, Maurice Griffe a signé 49 ouvrages chronologiques qui sont toujours disponibles dans la commerce, entre 20 et 40 € l'unité. Fnac ou Amazon par exemple.

Le site internet (lui aussi très artisanal ;-)





« Ce travail de recherche a été fait pour mon plaisir. Ce but atteint, d’autres le reprendront. » Maurice Griffe.

Carto : revue de presse



Un mois et demi après la publication de la carto, il est temps pour moi de constituer une petite revue de presse sur le sujet. Et oui, comme je ne parle jamais des solicitations commerciales que je reçois et que je ne me rends pas aux divers évènements organisés autour des blogs, si je ne vous parle pas de temps en temps de mes quelques parutions presse, vous allez croire que je ne suis pas un blogueur influent ;-)
Donc, par ordre chronologique :

Écrans
Un article avec photo + une petite interview parue juste après la publication de la carte. Par la très réactive Astrid Girardeau.

Ouinon.net est 38e au classement général Wikio
Ben oui !… Et 6e de la non-catégorie « autre », s'il vous plaît ! Cela est dû au nombre de blogs qui ont posté un lien vers la carto et je vais donc redescendre progressivement dans les prochains mois.

Libé
Je n'étais pas au courant de la publication de cet article dédié aux cartographies du net, mais je suis très content d’y voir la mienne citée. Toujours par Astrid Girardeau.

+ Clair, sur Canal +
Suite à l'article de Libé, un journaliste de l'émission m'a contacté pour faire un sujet sur le projet dans le cadre de la rubrique WebZone. Stress. Autant ça ne me gêne pas de faire le kéké par écrit, autant je ne suis pas l'ami des micros et des caméras. Dès le lendemain 8 h 30, une équipe de tournage était venue à ma rencontre pour filmer une interview dans le hall de l'hôtel Georges V mon atelier, à Bobigny. Karima Hamzaoui, en voix off, a très bien assuré en résumant parfaitement le sujet. En effet, après une heure de tournage et d'explications geekesques, j'avais un peu peur que je sujet soit impossible à monter !

Le parisien
Près de deux heures d'entretien pour un article finalement assez court mais c'est vrai que le projet n'est pas facile à retranscrire en détail. Par Marc Pellerin (article non dispo dans la version gratuite du site, au moment où j'écris ces lignes).

RTL - Les auditeurs ont la parole
Suite à la sortie de l’article du Parisien, coup de fil de RTL pour raconter mon projet en direct à la radio. Gros stress… sur le coup je refuse puis finis par accepter un enregistrement. Nous avons donc enregistré mon passage par téléphone avec Jérôme Godefroy qui présente l'émission, ça s'est finalement bien passé.

RTL - On refait la semaine 15/11
2e enregistrement radiophonique consacré à la carto et au Blog des Auditeurs ont la parole, avec Jérôme Godefroy comme invité. Mes interventions sont assez brèves et je vais directement à l'essentiel, mais il m'est de toutes façons difficile, pour ne pas dire impossible, d'expliquer plus en détail le projet à un pulblic non initié. Ou alors il me faudrait au moins 30 minutes mais pas sûr que cela soit très radiophonique. Expérience stressante pour le timide que je suis, mais intéressante. Et puis ça me fera des choses à raconter à mes petits enfants ;-)

Écrans - C’est quoi un blog - 19 décembre
Pour le 10e anniversaire diu mot blog, Astrid Girardeau à demandé à posé à 22 blogueurs (dont moi !) la question « c'est quoi un blog ? ».

Libération - Le blog est une drogue dure - 25 décembre

Un article illustré par un détail de la carte, dans lequel l'article d'Écran (ci-dessus) est repris dans l'édition papier du quotidien.

Canal+ - L’année des médias - 3 janvier 08
Rediffusion du reportage consacré à la carto dans cette série d'émission « best of » de l’émission +Clair.

Cartographie subjective de la blogarchie francophone

Cliquez sur ce paragraphe pour télécharger et visualiser la carte en format PDF haute définition (entièrement vectorielle), zoomable, avec liens cliquables. Le document PDF comporte plusieurs pages (la carte n’est que la 1re page) avec une notice explicative, un extrait de la base de données que j'ai constitué, des classements annexes, des statistiques et les crédits.
Cette carte est imprimable à n’importe quelle dimension (A3 minimum avec imprimante laser conseillés pour une meilleure lisibilité). Les images ci-dessous ne sont publiées qu’à titre de présentation, vous verrez mieux sur le PDF ;-)



Je vous présente la 2e édition de la cartographie subjective de la blogosphère, exercice sur lequel je m’étais déjà penché il y a quelques mois. Cette édition comporte plusieurs changements importants par rapport à la précédente :
• au lieu de me baser sur les divers classements d’autorité existants, j'ai choisi de me fier au nombre de commentaires des blogs ;
• la carte est créée de toutes pièces, avec des territoires dont la superficie est relative à la quantité de commentaires de chaque blog ;
• la disposition des territoires est plus rationnelle, avec une mise en évidence des flux de lecteurs, des thématiques, des groupes de blogs, des afinités ;
• un important travail de recherche a été effectué pour dénicher des blogs jusqu’ici « oubliés » des classements.

Tous les détails des données recueillies, des classements (général, par catégories et statistiques diverses) et des explications relatives au mode de sélection et de représentation sont dans la notice jointe dans le PDF de la carte.

Ci-dessous, les listes des blogs qui figurent sur la carte. Ces derniers sont classés par catégorie et par leur nombre de commentaires.



MÉDIATIQUES

1 Le blog des Auditeurs ont la parole
2 Jean-Marc Morandini
3 Domaine d’extension de la lutte
4 Jean-Michel Aphatie
5 Big Bang Blog
6 Rue89
7 La république des livres
8 François Gagnon
9 Bourdin and Co
10 Dominique Strauss-Kahn
11 Jeux de pouvoir
12 Patrick Lagacé
13 Richard Hétu
14 Bonnet d’âne
15 Big Picture
16 Franc parler
17 Coulisses de Bruxelles
18 Bords de pistes
19 Bondy blog
20 LaTéléLibre.fr
21 Le blog politique d’Europe 1
22 Elio di Rupo
23 Stéphane Laporte
24 Clémentine Autain
25 Le blog de l’UMP
26 Ça grince
27 On peut se tromper…
28 Le blog de Branchez-vous.com
29 Les murmures d'Eric Dupin
30 Alain Mabanckou
31 Patrick Devedjian
32 Transnets
33 Les grandes gueules RMC
34 Alain Destexhe
35 Christophe Carignano
36 François Fillon
37 Jean-Luc Mélenchon
38 Cali
39 Le blogue du parti Québecois
40 Doa
41 Justice au singulier
42 Le blog de Ouest France




TECHNORATISTES

1 Le blog auto
2 Le blog de La fraise
3 Presse-citron
4 Des jeunes libres de s’engager
5 Emob
6 Journal d’un avocat
7 Gonzague Dambricourt
8 Au fil du Bosphore
9 Embruns
10 Monsieur Lâm
11 Le journal du geek
12 Houmous
13 Plume de presse
14 Les tontons flingueurs
15 Blogeek
16 Giiks
17 Mry
18 Antagoniste
19 Vinvin
20 Sarkostique
21 Le journal du gamer
22 Bellaciao
23 Petites méditations (impertinentes) sur le monde
24 Versac
25 Sexe love et gaudriole
26 La piquouse de rappel
27 Ra7or
28 Niou taiknolog1e
29 Un homme en colère
30 Mon Massir
31 Such a blog
32 Motic
33 Loïc Le Meur
34 KozToujours
35 TechCrunch .fr
36 Made in Rive Gauche
37 Connaissance
38 Génération MP3
39 Chez Nico, bistrot politique
40 Syndney Daily Snap
41 Ma vie sans moi
42 Bagatelles
43 Michel Ferraro
44 Intox2007
45 Resse ? Pire encore !…
46 Cabinet 2 subversion
47 2803
48 Bedtime Stories
49 FrenchMat
50 AccessoWeb
51 W3sh
52 Échappée belle
53 Diner’s Room
54 Crise dans les médias
55 Ron l’infirmier
56 Blog politique de Fluctuat
57 Comme une bouteille jetée à la mer !
58 Ma vie en Narcisse
59 Partageons mon avis
60 Comme un camion
61 Gizmodo .fr
62 Optimistic




FILLES

1 Mon blog de fille
2 Pénélope Jolicœur
3 Sois belle et parle
4 Pensées d’une ronde
5 Deedee
6 Et si c'était bon…
7 Au jardin des délices
8 The fashion diary of Punk B
9 Le blog de Cocole
10 Caroline Daily
11 Le blog de Cath
12 Mlle E
13 Roman d’amour d’une patate
14 Ligne et papilles
15 Papilles et pupilles
16 La cuisine de Doria
17 Lao sur la colline
18 Arlette aime les tartelettes
19 Sur un fil
20 Fées maison
21 Le blog note de Lolotte
22 On va voir si…
23 À la bonne votre !
24 Péché de gourmandise
25 Cuisiner… tout simplement
26 Les petits pruneaux
27 Le chat qui coud
28 La cerise sur le gâteau
29 Paprikas
30 Les chroniques de Sonia
31 Beau à la louche
32 @?#!
33 The Young and the Restless
34 1 001 recettes
35 Un dimanche à la campagne
36 The chery blossom girl
37 Le tricot du bout du monde
38 Clea cuisine
39 Tout Silo !
40 Ma Toscane
41 Une fille comme moi
42 Tasca da Elvira
43 Cachemire et soie
44 Le blog de la méchante
45 Le nid
46 La Cachina
47 La cuisine de Mercotte
48 Les notes bleues d’une gourmande
49 Café mode
50 Assiettes gourmandes
51 Eliiiiiise !
52 Fleur des prairies
53 La taie d’oreiller
54 Le célibat ne passera pas par moi
55 La panier de Fanchon
56 Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça…
57 Mitaine écarlate
58 Une fée dans mes tiroirs




ARTISTIQUES

1 Langue sauce piquante
2 Strictement confidentiel
3 Kek
4 Photoplap
5 BouletCorp
6 Voyage sur une mer de délires
7 Des livres et des champs
8 Jean-Jacques Kindler
9 Voir ou regarder
10 Un crayon dans le cœur
11 L’œil ouvert
12 Passion photo
13 État d’âme
14 Everland
15 Fabrice Tarrin
16 Paka
17 Une photo, vite, et reviens tard
18 Bulles de vie
19 Chez Clarabel
20 Pensées en images
21 Cathulu
22 Mon asile poétique
23 La boîte à images
24 Actinique
25 Arradon Daily Photo
26 Sblorf
27 Roudoudou et petite bouclée




JEUNES

1 Koreus
2 Out of Control
3 Amateurs de stars
4 World of Warcraft
5 Age of Conan
6 TVNews
7 Tokyo Hotel ressources
8 Pauvre Max !
9 WarHammer Online
10 Tokyo Hotel



INVITÉS (3 repêchés + 10 Wikio)

201 Cuisine campagne
202 Les Zigouis
203 Eggs & mouillettes
-------------------------------
1 Fred Cavazza
2 StandBlog
3 PointBlog
4 Mashable .fr
5 BleeBot
6 Simple entrepreneur
7 GuiM
8 KelBlog
9 Zorgloob
10 Altaïde



Pour le fun, voici une page du cahier qui m'a servi à noter le nombre de commentaires pour chaque billet, un par un, avant de repporter les totaux dans une base de donnée informatique :



… j'en ai noirci 13 comme celle-ci ! J'ai aussi gardé quelques traces d'étapes de conception, peut-être que j'en ferai un billet making-off si ça vaut le coup (pas sûr).


Lien vers la Lien vers la 1re édition de la cartographie

Des affiches utiles pour les candidats ou pour les électeurs ?



Ça y est, c’est la dernière ligne droite. Le matériel électoral est imprimé et va être progressivement diffusé à raison d’1 million d’euros par candidat (dont 1/3 rien que pour les affiches), soit 12 millions d’euros d’encre, de colle, de papier, d'essence et de mains d’œuvre au total. Parmi les différents supports de propagande (c’est le terme officiel utilisé dans les textes légaux) des candidats, plus d’un million d’affiches seront placardées aux alentours des quelques 85 000 bureaux de vote du territoire français.

Ce billet fait suite à celui-ci que je trouvais un peu léger, et à celui-là, plus technique, à propos de la carte d’électeur.
Je suis parti du constat que la plupart des affiches de cette campagne, telles qu’elles sont faites, sont inutiles. Dans une certaine mesure, en complément de la télévision, de la radio, de l'internet, des tracts et des brochures, elles pourraient pourtant jouer un rôle dans la chaîne de l'information. Des affiches qui donnent envie d’être lues (et pas seulement vues) dans la rue, en fumant une clope, en attendant un bus, en passant ; des affiches qui puissent servir de support de discussion, de mémo pour les derniers indécis juste avant de rentrer dans l’isoloir. Des affiches qui puissent participer à la solennité, à la promotion de l'évènement électoral, tout en apportant au moins autant d’info que de marketing.
Bref, elles pourraient être aussi utiles aux électeurs alors qu'aujourd'hui, le plupart semblent surtout utiles aux candidats. Je vous propose d’en discuter.

J’ai construit ce billet en 3 parties :
– du cas par cas où je passe rapidement, en m’amusant si possible, sur chaque affiche – l’idée est de rester ludique dans l'approche, je n'ai pas fait d'analyse en détail comme j’avais pu le faire pour la carte d'électeur ;
– quelques références aux textes légaux pour démontrer que le problème vient tout autant d’une réglementation inadaptée que d’une volonté des communicants à vouloir rassembler (quitte à les tromper ?) un maximum d’électeurs en leur faveur ;
– une petite conclusion/synthèse, accompagnée de quelques liens pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet sur le web.



PEU D'AFFICHES DE QUALITÉ

Souvent plus proches d’affiches publicitaires pour des produits institutionnels que d’affiches pédagogiques destinées à aider les électeurs dans leur choix, aucun parti n’a été capable de concevoir une affiche qui serve à la fois l’image de son candidat, tout en apportant de l’information sur son programme. Les communiquants qui se sont attelés à la campagne 2007 ont fait soit l’un, soit l’autre. Dans le lot, je pense même qu'il y a des affiches qui désservent à la fois les électeurs et les candidats.



L’image : Sincérité, simplicité, une alliance, un bout de campagne en arrière plan, un costard.
Les bourdes graphiques : « Ma France de toutes nos forces » n’est pas aligné en hauteur dans son cadre orange.
Analyse rapide : L’ensemble dégage un certain modernisme et une sobriété bienvenue. Dommage que le peu d’éléments graphiques utilisés soit si mal calé.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sincérité, simplicité, un peu de gel dans les cheveux (tiens !?), une veste en jean délavée, un logo qui se positionne à la manière d’un badge militant, un fond traité en jaune monochrome représentant la foule (difficilement perceptible), le petit effet ombré qui tue pour démarquer le candidat du fond.
Les bourdes graphiques : Utilisation de Guillemets anglais “”. Si encore Besancenot était pro-européen, je comprendrais… mais là, c’est véritablement scandaleux ;-)
Analyse rapide : Au moins 4 fontes différentes utilisées, des effets criards à souhaits : pas de doute, c'est bien une affiche d'extrême gauche ! On notera toutefois une certaine rigueur par rapport aux documents habituels de la LCR. Aussi un esprit « une de magazine » dont je n'ai pas bien compris le sens mais bon, on est plus à ça près.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sincérité, simplicité, Bové dans la foule, ne sachant pas quoi faire de ses mains caleuses, en chemise dans une lumière froide. Mon dieu mais que vois-je ?! Ce sont bien les murs d'un immeuble de cité que je vois en fond ?
Les bourdes graphiques : Aucune.
Analyse rapide : Un candidat au milieu des gens. Dans les diverses affiches brouillons ayant ciruclé sur le net jusqu'à présent, quelques candidats ont survolé ce thème, préférant finalement revenir à des choses encore plus bateau. À noter que ces tentatives sont probablement en rapport avec une affiche créée pour Helmut Kohl au début des années 90. Sur cette affiche, le brave Helmut ressortait au beau milieu d’une bonne cinquantaine de personne uniquement par sa présence physique, sans aucun artifice de prise de vue ou de montage. D’après mes souvenirs, c'était une affiche intelligente, très percutante, en tous cas, je m’en souviens encore. Il me semble même que cette affiche ne comportait pas de texte, la photo se suffisant à elle même. Malheureusement, je n’ai pas trouvé de copie sur le net (si quelqu’un à un petit lien, je publierai).
[ÉDIT 20 avril : voici l'affiche avec Helmut Kohl. Merci Camille pour le lien ! :-) Bon, ma mémoire m'avait un peu trahie puisque le plan est tout de même assez serré, donc moins spectaculaire, moins réussit que ce que dans mes souvenirs. FIN ÉDIT]
Dans cette affiche, Bové est cadré plein pot, et les personnages en arrière plan sont flous, l’effet est donc plus facile, sans charme. Ça nous dit juste que Bové est un gars du peuple et qu'il veut changer le monde, ok, merci pour l’info. Fallait-il dépenser 300 000 € pour nous le dire ? Pas sûr.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sincérité, simplicité, sympatie, bustier noir, yeux soulignés de noir. Un petit air de Tony Curtis sur cette photo. Fond déserpérément rouge…
Les bourdes graphiques : Dans la bande de couleur du logo, la logique de l'arc en ciel n’est qu’à moitié respectée : après le vert, il aurait fallu enchainer sur le jaune, puis le orange, puis le rouge [désolé pour la qualité de l’image, je n’ai pas trouvé mieux pour le moment].
Analyse rapide : C’est dommage car on sent que l’identité visuelle créée a un certain potentiel graphique mais elle semble mal appliquée sur les déclinaisons de documents, notamment sur cette affiche ou la typo est placée un peu n’importe comment.
À propos du rouge, je ne comprends pas l’attachement borné du PC français à cette couleur ? On dirait qu’il n’y a jamais rien à dire d’autre que ce rouge. Au même titre que la marteau et la faucille, je pense que le rouge rappelle à beaucoup de gens des heures pas forcément glorieuses du communisme, que même les Russes souhaitent oublier. Bien sûr, dans l'esprit de tous, en France, rouge = PC… et alors ? Combien de voix ce rouge va-t-il rapporter au PC ? Combien sa connotation rétrograde lui en fait-elle perdre auprès des jeunes ? La question est sûrement à méditer.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sympathie, simplicité, un costard, un fond bleu léger, une faible profondeur de champs (seul le visage est net).
Les bourdes graphiques : Comme pour Bayrou, le slogan est mal calé dans son cadre orange. Je ne sais pas qui a copié sur l’autre mais il aurait au moins pu procéder de manière plus intelligente ;-)
Analyse rapide : Photo superbe mais typo mal choisie, mal maîtrisée.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sympathie, ouverture, opérette, cravate bleu et rouge sur chemise blanche, la foule (le peuple ?) en arrière plan… derrière le guide.
Les bourdes graphiques : Interlettrage de la typo mal réglé (les réglages d’approches sont restés d’origine alors qu’à cette taille, il aurait fallut les ajuster).
Analyse rapide : Ce qu’il y a de bien, c’est qu’on peut voir plein de choses dans cette affiche. Darth Vador : « pshhhht… Donne moi la main Luc, rejoins le côté obscure de la force… pshhhht » ; ou une image rappelant la tribune Boulogne du Parc Des Princes en fond ; ou un chanteur d'opérette qui vient de pousser un mi bémol.
Il paraît que c‘est Marine qui gère la com du FN, je pense plutôt que la personne qui s’en est chargé a tout fait pour que Le Pen ne soit pas élu ;-)
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Oups, pardon, désolé.
Les bourdes graphiques : Hiérarchie de l’info peu travaillée (texte envoyé « au kilomètre ») ; césures sémantiques non réglées (des « et », « dans », « en », et des « de » qui traînent en bout de ligne) ; les « blancs » sont mal gérés (le texte prend toute la place, en un seul bloc, pas engageant à lire). Et puis allez hop, je te met une photo au pif, rien n'a fout’
Analyse rapide : Très mal foutue en terme de design, elle est pourtant à mes yeux une des 2 affiches utiles aux électeurs dans cette campagne parce qu’elle ne focalise pas sur un portrait ou un slogan pipeauté mais sur les idées du parti. Dommage qu’elle soit si mal conçue graphiquement… grrr. À noter que Lutte ouvrière a conservé la même mise en page qu’en 2002, c’est assez rare pour être signalé.
Affiche potentiellement utile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sympathie, crispé, bouc, calvitie, regard bovin, forêt en arrière plan, icône gay (que faisais-tu dans cette forêt coquin ?), hiver, costard, chemise déboutonnée.
Les bourdes graphiques : Le stagiaire a un peu trop forcé sur la déformation horizontale du texte « Élection présidentielle » ; le sigle CNPT ne signifie rien, il aurait été plus simple et plus fonctionnel d'écrire en toute lettre « Chasse, nature, pêche et tradition » plutôt que de mettre le logo plein pot (cela est valable pour n'importe quelle affiche d'ailleurs : dans 95 % des cas, les textes sont plus lisibles et plus évocateurs que les logos – les logos sont rarement efficaces sur des affiches, qu’on se le dise).
Analyse rapide : Quelques poils blanc sur le bouc.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Ado rêveuse. Un mix entre une pochette de 45 tours des années 80 et un timbre poste Marianne des années 90. Problème : on est en 2007.
Les bourdes graphiques : Aucune raison de mettre une majuscule à « présidente ».
Analayse rapide : Une des rares candidats qui n’a pas joué la carte de la simplicité ou de la sympathie dans sa photo. Les chargés de communication du PS ont préféré privilégier la sérénité et la symbolique, pourquoi pas. Par contre, niveau compo, c'est du grand n’importe quoi : la typo arrive sur le menton de Ségolène, la banderole supérieure lui coupe le front, les textes centrés en pied, ferré à gauche en tête, la typo italique « pour faire dynamique »… c’est de la communication visuelle à papa ça les enfants ! Les gars ont dû dépenser tout leur délai de création sur le slogan et ont torché le graphisme juste avant la réunion de présentation.
ÉDIT 21 avril : dans un commentaire, Benoit V remarque judicieusement que cette affiche semble fortement influencée par le ressemble beaucoup au travail de l’artiste Barbara Kruger [ÉDIT 3 mai : rature précédente liée à une erreur de formulation de ma part, soulignée par Alain Korkos dans sa Boîte à images]. En effet, c’est assez flagrant sur ces images. Amusant lorsqu’on sait que Kruger utilisait ce style au 2e degré, pour critiquer la société en ajoutant des slogans virulants à des mages de magazine ! Cf. son article sur Wikipédia.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Simplicité, (pour la sincérité, on repassera), costard-cravate, herbe très verte en fond et ciel sans nuage.
Les bourdes graphiques : Nom forcé sur la largeur avec interlettrage trop important par rapport aux autres éléments texte.
Analyse rapide : Une magnifique impression de manque de naturel. Que ce soit dans l’expression du candidat ou les reflets de lumière de son front, trahissant un éclairage studio. La verdure qui est en arrière plan ressemble à de l’image de synthèse tant ses couleurs tranchent avec le ciel. Moderne, sobre, mais truqué. Cette affiche me fait penser à l’univers des Teletubbies. Et que dire du slogan « Ensemble tout devient possible » qui peut être interprété en bien ou en mal, et qui du coup, ne signifie rien, si ce n’est l'évidence. On pourrait sans problème le coller à n’importe quel candidat.
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sincérité, simplicité, costard, effet de vignettage dans les coins pour fermer l’image, à la Harcourt.
Les bourdes graphiques : Comme pour Laguiller, la hiérarchie de l'info est mal conçue, trop de blocs texte (un titre, un chapeau et un texte en 2 cols auraient probablement suffit), l’œil ne sait pas où aller, il n’est pas attiré vers la lecture.
Analyse rapide : Avec celle le Laguiller, à mes yeux, c’est la 2e affiche utile de cette campagne. Malheureusement, elle est tout aussi mal fichue… Comme s’il fallait choisir entre slogan-only et bordel textuel. Il est possible de faire des affiches à fort contenu texte qui soient agréables à lire… La preuve dans l’exemple de ces affiches pédagogiques éditées par l’ADPF depuis des années.
À noter que l’affiche originelle de Schivardi a dû être réimprimée à cause de la mention « candidat des maires » qu’il a fallu modifier en « candidat de maires ». Le s en mois précisant que tous les maires n’ont pas cautionné cette candidature.
Affiche potentiellement utile pour les électeurs.

Pour rire :




L’image : Sympathie, sincérité, planète, vert, pull en laine violet, logos.
Les bourdes graphiques : Aucune.
Analayse rapide : Comme pour Sarkozy, nous avons une image exagérément artificielle (volontaire cette fois-ci mais tout aussi mal fait). Éclairage du visage incohérent avec les autres éléments, la planète flotte sur un fond vert peu engageant, la typo du nom est connotée futuriste, ce qui, avec l’image de la planète induit plus volontier une ambiance « 2001, odyssée de l’espace » qu’une notion d’avenir. Sur le thème de l’environnement, il y a pourtant de quoi faire en terme d’iconographie…
Affiche inutile pour les électeurs.

Pour rire :




RÉGLEMENTATION DÉSUETTE OU DÉTOURNÉE ?

Tout d’abord, voici 3 liens vers des textes de règlementation officielle : le site du ministère de l’Intérieur, le site du Conseil constitutionnel et le site du CNCCEP. Sur ces textes officiels, parmi quelques normes de fabrication, de diffusion et de contenu énumérées, deux points me semblent gentillement détournés par la plupart des candidats, au nez et à la barbe de tous :

Chaque candidat a droit, pour chaque tour de scrutin, et par emplacement d’affichage, à deux affiches :
– une affiche énonçant les déclarations du candidat : d’un format maximum de 594x841 mm, cette affiche permet aux candidats d’exposer leur programme ;
– une affiche pour annoncer les réunions électorales : cette affiche est plus petite (297x420 mm) et ne doit contenir que la date et le lieu de la réunion, le nom des orateurs inscrits pour y prendre la parole et le nom du candidat.


Bien entendu, nous parlons dans ce billet des « grandes » affiches, c’est-à-dire celles où les candidats sont sensés « exposer leur programme ». Comme nous l’avons vu, dans les faits, seuls 2 candidats utilisent ces affiches pour effectivement présenter un résumé de leur programme : Arlette Laguiller et Gérard Schivardi. Certes, la mauvaise qualité formelle de leurs affiches les dessert mais au moins celles-ci apportent un minimum d’information sur les intentions (réelles) de ces candidats.
Les autres affiches sont prétexte à diffuser une photo flatteuse, mise en scène et un slogan créé de toute pièce par des publicitaires. Parce qu’évidemment, et c’est bien là le problème, tout est monté, truqué, retouché, calculé et les candidats eux-même n’ont pour la plupart même pas donné leur avis sur ces affiches. Il y a peu de créations sur-mesure et à quelques détails près, on pourrait sans problème échanger un candidat et/ou un slogan d’une affiche à l’autre. Sur les photos utilisées, seuls les habits, le fond et le slogan changent. Voici ce que les communiquants qui ont conçu ces affiches accordent aux électeurs pour « exposer leur programme » : des fringues, un fond et un slogan. Bon, c’est mieux qu’une femme, une pipe, un pull vous me direz mais bon, quand même…

Et parlons-en des slogans de campagne : « Ensemble, tout devient possible », « La France présidente », « La France de toutes nos forces », « Un autre monde est en marche » etc. Pour qui nous prend-on ? La diffusion de ces messages vaut-elle les millions d’euros financés par le contribuable ? « La farce tranquille », ça c'était du slogan ! ;-)

Après, on peut se demander ce que signifie exactement la formule « exposer leur programme » ? Un slogan suffit-il ou non à exposer un programme ? D’un point de vue pratique, il me semble que non mais apparemment, ça fait longtemps que la question ne se pose plus si l’on en croit cette exposition consacrée aux affiches électorales anciennes qui a lieu Passage du Retz. Une ambigüité dans les termes qui semble donc pleinement assumée par l’État qui a visiblement toujours permis cette forme de communication purement publicitaire autour des candidats, sans trop se soucier de leur relation réelle avec le programme des intéressés.

ÉDIT 12 avril :
Le texte réglementaire figurant sur le site du Conseil constitutionnel diffère « légèrement » du texte figurant sur le site dun ministère de l’Intérieur :
Ministère de l’Intérieur : « une affiche énonçant les déclarations du candidat : d'un format maximum de 594x841 mm, cette affiche permet aux candidats d'exposer leur programme ; »
Conseil constitutionnel : « à une unique affiche dont les dimensions ne peuvent dépasser 594 x 841mm pour énoncer ses déclarations (avec une tolérance de quelques millimètres); »
Sur le site du Conseil constitutionnel, n’est évoqué que le fait « d’énoncer les déclarations des candidats », sans plus de précision. Tandis que sur le site du ministère de l’Intérieur, on précise que cela « permet d’exposer leur programme ». Au niveau du sens, on notera que le terme « énoncer ses déclarations » ne signifie strictement rien (avant cet édit, je n’y avait d’ailleurs même pas prêté intention). En d’autres termes, si l’on se fie à la version du Conseil constitutionnel, l’État semble laisser carte blanche aux candidats au sujet de la teneur hautement marketing, publicitaire de ces affiches, sans trop se soucier de leur utilité publique. Par contre, attention à ne pas dépasser le format, ça c’est important. Regrettable…
Bien entendu, cette précision ne change rien à mon billet, à la médiocrité visuelle de ces affiches et à l'inutilité de la plupart d’entre elles vis-à-vis des électeurs ; mais cela souligne grandement le fait que la réglementation concernant l’affichage électoral est plus que discutable.



D’autre part, dans le chapitre « Moyens de propagande interdits », figure la mention :

La diffusion d’un numéro d'appel téléphonique ou télématique gratuit par un candidat ou à son profit.

D’accord. Pas de 08 09 10 11 12 et pas de 3615 code Nihous mais alors pourquoi une partie des candidats incluent-ils dans ces affiches leur adresse internet ?
En ce qui me concerne, la présence de ces adresses sonne comme un aveu de la part des candidats : « désolé, ce ne sont que des affiches de pub ; pour avoir de l'info sur notre programme, rendez-vous sur notre site ». Et côté Institution, elle marque un certain décalage avec l'évolution des médias, notamment sur le web. En tous cas, c’est incohérent.


Enfin, il est mentionné que les candidats n’ont droit qu’à deux affiches par panneau et non 3 comme c’est souvent le cas (2 affiches de com mises côte à côte + 1 affiche pour annoncer les réunions). Ce « détail » augmente tout de même d'un tiers les frais d'impression et de diffusion. Encore une fois, cela n’a pas l’air de déranger le CNCCEP. Ni Dominique Voynet qui prône pourtant, et à juste titre, l'économie du papier.


CONCLUSION

Je pense que ces affiches électorales pourraient être utiles aux français mais dans l’état actuel des choses, elles le sont peu. Pire, la plupart tire probablement plus du côté de la publicité mensongère que de l’image de marque crédible.
Seuls Laguiller et Schivardi ont conçu des affiches pour rappeler leur programme, et encore, celle de Laguiller contient une adresse net, ce qui devrait normalement être proscrit si l’on en croit les textes. Au final, avec un peu d'ironie, je constate que l’affiche la plus correcte de cette campagne vis-à-vis des électeurs est précisément celle dont le CNCCEP a demandé le retirage : celle de Schivardi. Arf…

Pour l’avenir, je vois 2 alternatives envisageables, pour éviter de gaspiller l’argent public et/ou pour ne plus tromper les gens avec ce genre d'affiches :
– soit les candidats conçoivent des affiches qui présentent réellement leurs programmes ;
– soit on remplace toutes ces affiches par une seule officielle (histoire de garder la solennité de l’affichage qui contribue à promouvoir la période électorale), conçue par les services de l’État, dans laquelle chaque candidat aurait un espace pour y mettre un texte et une image le représentant.

Ou alors il faut inventer le quart d'affiche :
;-)


À LIRE AUSSI [liste d'adresses mise à jour au fil des publications]

Où sont donc passées les grandes affiches politiques ? sur le blog de Thierry Vedel.
Osez changer fort, et tout devient possible ! chez Ulfablabla.
Les candidats se cherchent en haut de l'affiche sur le Figaro.fr.
Mon cousin, powerpoint et les affiches... de David Abiker sur Big Bang Blog (PDF à télécharger avec mini-analyse des affiches).
Affichage sauvage et respect de l’environnement sur The Green Post Box.
Les candidats à la Présidentielle 2007 sur Planète orange, dans un registre autrement plus touchant.
Les affiches politiques du collectif Grapus sur le site de la ville d’Aubervilliers.
Une autre analyse rapide des affiches par le directeur de l’agence Carré noir, sur le site du Monde.
Un diaporama publié par le Figaro, sur l’action d’une bande de joyeux drilles qui se sont amusés à coller de vieilles affiches électorales. Bien joué !
Ce que nous disent les affiches par André Gunthert sur le blog de l’actualités de la recherche en histoire visuelle. L’auteur y rassemble une collection de graphiti sur les affiches de campagne (analyse à venir).
Deux billets d'Alain Korkos sur sa Boiboîte : L'urne et l'autre (référence à ce billet) & Ça sent si bon la France.
Une autre analyse de ces affiches par Étienne Mineur, sur Fluctuat (Étienne cite ce billet, c'est la classe ;-)

Merci à Ben pour la suggestion ;-)

Une cartographie subjective de la blogosphère francophone



Je me suis amusé à transposer les principaux blogs francophones sur une carte du monde.
J’ai trouvé dans cette expérience une bonne occasion de caricaturer gentiment notre blogosphère, tout en essayant d’apporter un peu plus de sens, en termes de contenus et d’affinités, aux divers annuaires et classements existants. Cependant, tout cela comporte une forte dose de subjectivité et d’approximation. Ne transmettez surtout pas cette tentative cartographique à l’IGN ou au CNRS sinon je suis foutu !

Vous pouvez télécharger la carte au format PDF à partir de ce lien (2,1 Mo).


Partis pris :

La transposition sur une carte géopolitique réelle est un prétexte pour : limiter le nombre de blogs représentés ; utiliser les données géopolitiques réelles pour apporter du sens ; utiliser les codes de la cartographie traditionnelle pour apporter un peu d’information et de blagounettes à l’ensemble.
Pour élaborer cette carte, j’ai utilisé trois types de données : les divers classements existants (influence et affluence) ; les infos disponibles sur les sites de rencontres entre blogueurs ; mes connaissances personnelles sur le petit monde des blogs francophones.
Parmi les blogs connus, ne figurent pas dans cette cartographie les sites évènementiels (blogs sur les élections présidentielles, blogs de produits, blogs éphémères), les sites de partis politiques ou d’entreprises et les sites fermés. Les plates-formes de blogs non mesurées par les divers outils existants (type Skyblog) ne figurent pas non plus dans cette cartographie et je m’en excuse à l’avance.
Concernant les dénominations des blogs sur la carte, l’idéal aurait été de faire figurer les noms d’auteurs et les noms de blogs mais j’ai rencontré un problème de place et de lisibilité. J’ai donc pris le parti de n’utiliser que l’un ou l’autre, en choisissant pour chacun la dénomination la plus connue.
À noter des incohérences volontaires ou forcées par rapport aux données géopolitiques réelles. Par exemple, considérer les îles Spitzberg ou le Groenland comme des pays ou encore cantonner certains blogs importants (je ne cite pas de noms pour garder l’effet « soldat inconnu » ;-) à des pays pauvres et/ou petits, tout simplement par manque de place et de logiques continentales, si je puis dire.


Voici les noms et liens vers les blogs représentés sur la carte (les liens en gras sont placés sur la dénomination utilisée sur la carte) :

BUSINESS ET MARKETING

Altaïde par Jacques Froissant
• Bloc Note de Bertrand Duperrin par Bertrand Duperrin
Business Garden par Ronan (?)
• Carnet Web de Cedric Giorgi par Cedric Giorgi
• De quoi je me MEL par Michel-Édouard Leclerc
E-conomy par Aziz Haddad
• Elanceur par Christophe Ducamp
[Emarketing Blog] – blog collectif
eMarketing Garden – blog collectif
• Franck Poisson, blog à part par Franck Poisson
• Fredcavazza.net par Fred Cavazza
• Frédéric De Villamil .com par Frédéric De Villamil
• Greg par Gregory Pouy
• Jean-Michel Billaut par Jean-Michel Billaut
• Jeff CLavier « sans accent » par Jeff Clavier
• Jérémie Berrebi 2.1 par Jémémie Berrebi
• Kelblog par Pierre Chappaz
• Le Codorblog par Julien Codorniou
Les explorers par Claude Benard
• Loïc Le Meur Blog par Loïc Le Meur
• My blog par Ouriel Ohayon
NetEco – blog collectif
• Référencement, Design et Cie par Sébastion Billard
• Révolution Web 2.0 en Live ! par Jean-François Ruiz
• Sepulveda.net par Rodrigo Sepùlveda
Techcrunch par Michael Arrington et Ouriel Ohayon
Tendance Média par Nicolas
The Flying Monkey Circus par Charles Nouÿrit




BLOGS D’OPINION

404 Brain Not Found par Dominique W.
Aeiou, le blog de Fluctuat – blog collectif
Alain Lambert par Alain Lambert
Bellaciao – blog collectif
Bondy blog – blog collectif
• Christophe Ginisty par Christophe Ginisty
com-vat.com par Hugues Serraf
• Conversation avec Jacques Attali par Jacques Attali
• Damdam’s World par Damdam
Embruns par Laurent Gloagen
• Guillermito Zone par Guillermito
Heures creuses par Chryde
• John Paul Lepers par John Paul Lepers
Le grand ménage par Raffa
• Journal d'un avocat par Maître Eolas
• Justice au singulier par Philippe Bilger
• Karl Zéro.com par Karl Zéro
• Kozeries en dilettante par Kozlika
Koztoujours par Koz
• Les coups de langue de la grande rousse par Dolores Tam
Langue sauce piquante par Martine Rousseau et Olivier Houdart
La piquouse de rappel – blog collectif (?)
• Le blog de Philippe Lagacé par Philippe Lagacé
Mario tout de go par Mario Asselin
Mémoire vive par Natacha et Sacha Quester-Sémeon
Mon Puteaux par Christophe Grébert
Net Politique par Stanislas Magniant et Jean-Philippe Clément
• Mry par Mry
Nues Blog par Nicolas Voisin
• Oh my bloogness ! par Osmany
Padawan par François Nonnenmacher
Phersu par Phersu
Planète orange par Catherine
Politic Show par Nicolas Voisin et Julien Villacampa
Radical Chic - blog collectif
Rémolino par Rémolino
République des livres par Pierre Assouline
Stalker par Juan Asensio
Sylvain Attal par Sylvain Attal
The Benito report par Benoît Campagne
Versac par Nicolas Vanbremeersch




BLOGS MÉDIAS

2803 par Henri Labarre
Affordance par Olivier Ertzscheid
Demain, tous journalistes ? par Benoît Raphaël
Big bang blog – blog collectif
Blogonautes par Olivier Monnot
Crise dans les médias par Eric Mainville
D.VDA par Dominique Van-Den-Abbeel
Écosphère par Emmanuel Parody
Festiblog BD – blog collectif
Fing – blog collectif
Internet actu – blog collectif
L’observatoire des médias par Gilles Bruno
Media & Tech par Didier Durand
MédiaTIC – blog collectif
Pointblog par Gilles Klein
Technologies du langage par Jean Véronis
• Transnet par Francis Pisani




BLOGS CRÉATIFS

• 20/20 par Vinvin
Amours, vertiges et chlorophylle par Pierre-Yves
• Ardente par Ardente
Au poil S.A. par Blaise
• Autre regard par Stéphane Kindler
Banlieusardises par Martine Gingras
Bonjour America par Vinvin
Bon pour ton poil par Raph
Boulet corp. par Boulet
Chronique de la dèche par M. LeChieur
Chroniques d’une mère indigne par Mère indigne
• Curators of cool par Dark planneur
• De bric et de blog par la Veuve tarquine
• De l’autre côté des cailloux par Cali Rezo
Des grenouilles dans la vallée par Arnaud Hubert
Emmanuelle Richard par Emmanuelle Richard
• JF in the city par Miss Blablabla
• Folie privée par Folie privée
• Fred de Mai par Fred de Mai
Insulaires par Dre Papillon et Stéphane Z
La boîte à images par Alain Korkos
La rivière aux canards par Thomas Bertrand
• Le blog de Miss Gally par Miss Gally
• Le blog de Thomas Clément par Thomas Clément
• Le blog vidéo de Luciano par Luciano
Le monolecte par Agnès Maillard
• Le site de la pauvreté intérieure par Largentula
• Le site du e-consultant par e-consultant
• Les aventures de Maëster sur le net par Maëster
• Les chroniques de Mandor par Mandor
Made in rive gauche par Jen
• Matooblog par Matoo
• Métaphore, il fait froid dehors par Xave
• Resse ? pire encore par Hervé Resse
Seba TV par Sébastien Brochot
Trentenaire, marié, 2 enfants par Placeman
Un dimanche à la campagne par Gracianne
Un mot par jour par Jean-Christophe Latournerie
Un taxi la nuit par Pierre-Léon
• Vroumette ar Vroumette
XIII blog par XIII
• Zazon par Zazon




GEEKS & GADGETS

3 couleurs par ¥€$
Alsacréations – blog collectif
Accessoweb par Philippe Lagane
Blogger – méta blog
Canard Wifi – blog collectif
Comme un camion – blog collectif
Dotclear – blog collectif
Egénération – blog collectif
Fubiz par Romain Colin
Génération mp3 – blog collectif
• Glazblog par Daniel Glazman
Guim par Guillaume Frat
Haut et fort – méta blog
Le journal du Gamer – blog collectif
Le journal du geek – blog collectif
Presse citron par Éric Dupin
• Standblog par Tristan Nitot
Transport d’idées par Stéphane Gigandet
Trends Now – blog collectif
Übergizmo par Hubert et Éliane
W3sh – blog collectif
Wordpress – blog collectif
Zataz – blog collectif




BLOGS À FORTES THÉMATIQUES

Bad bad blog – blog collectif
Cléa Cuisine par Cléa
Eggs & mouillettes par Fabienne
• Design et typo par Peter Gabor
• Étienne Mineur/archives par Étienne Mineur
Innamorata par Innamorata
Je mijote par Mijo
La blogothèque – blog collectif
La cuisine de Mercotte par Mercotte
Le blog généalogie – blog collectif
Le confit c’est pas gras ! par Anaik
Le blog auto – blog collectif
Mon blog de fille par hélène
Papilles et pupilles par Anne
Paris Daily Photo par Éric Tenin
Parisist – blog collectif
Scally par Pascale Weeks
Tout Silo par Silo




RENCONTRES ENTRE BLOGUEURS MENTIONNÉES SUR LA CARTE

Paris carnets : tous blogueurs – mensuel - Paris
République des blogs : blogueurs politiques – mensuel - Paris
Le Web 3 : business et nouveaux médias – annuel - Paris
Yulblog : blogueurs canadiens de tous poils - mensuel
Festiblog BD : annuel - blogueurs BD
Festival de Romans : blogueurs créatifs – annuel - Drôme


ÉDIT du 15 mars - 22 h 00 pour complément d’information (copie d'un commentaire que j'ai posté dans la journée) :

Merci beaucoup pour les billets et liens vers cette carte ! Si j'avais su que ça tournerait si vite, j'aurais mis un peu plus d'infos et d'explications pour éviter les confusions. Mon blog étant peu connu, je m'attendais plus à une consultation sur la durée. Voici quelques infos pour répondre aux interrogations les plus courrantes :

• Pour le choix des pays figurant sur la carte, je me suis référé aux divers classements existants (Médiamétrie, Alianzo, Technorati-Edelman) pour être le moins subjectif possible sur ce point. Du coup, il manque quelques centaines de milliers de blogs et même des communautés entières qui sont parfois plus représentées par des forums et Wikis que par des blogs d’auteurs.

• J'ai essayé, tant que je le pouvais, de faire coller les situations géopolitiques réelles à l'actualité des blogs représentés. Par exemple, Alain Korkos ayant récemment organisé une souscription pour soutenir financièrement sa Boîte à images, il a eu droit au Soudan ;-) Quant à Chronique de la dèche (…), je le trouve très bien en Éthiopie, tandis que Kozlika est frontalière du monde des Geek et de Dotclear. Il y a pas mal de petits clins d'œil de ce type (c’est l’objectif) mais aussi beaucoup de situations forcément moins connotées, qui fonctionnent plus par régions. Par exemple, pour l'Afrique : les humoristes, les blogueurs opinion-création et les blogueurs-voyageurs sont regroupés à l'Ouest ; les « grincheux » ;-) sont à l'Est ; les littéraires sont au centre ; et les « indépendants » au Sud.
Au delà des connotation, l’idée est aussi de montrer des différentes familles et les rapports de voisinage et par conséquent, si certains blogs se sont vus attribués des pays pas trop valorisants, c'est plus par contrainte géographique que par jugement de valeur.

• Au niveau du temps, cela m'a pris 7 grosses journées de travail. Le plus gros a été réalisé il y a 3 semaines (j'ai un peu tardé pour la rédaction du billet et pour les dernières mises au point). En réalité, la distribution des rôles a été relativement rapides, spontanée. J'ai d'abord attribué les grandes familles de blogs aux continents, j’ai ensuite placé les plus gros blogs et à partir de là, les blogs plus petits se sont mis en place assez facilement. Par contre, les changements intervenus en 2e niveau, après avoir rempli toute la carte, m'ont posés plus de problèmes car ils impliquaient un grand nombre de modifications en cascade.

• Je rappelle le côté hautement subjectif et caricatural de la chose et renouvelle mes excuses à ceux qui ne figurent pas sur cette carte.

• Si 2e version il y a, j'ajouterai un jeu d’indications supplémentaires pour représenter les évènements passés (guerres, invasions, alliances, migrations, religions etc.) histoire de s'amuser un peu plus :-)


ÉDIT n°2 du 16 mars 11 h 30 à propos des améliorations possibles pour une V2 :

Quelques idées pour la prochaine version que je tiens à partager avec vous, pendant qu’il y a encore un peu de monde sur ce blog :

• Vu que cette mappemonde semble avoir son petit succès, pour la prochaine version, j'essaierai d’être plus complet, plus large dans le nombre de blogs représentés. Je pense que je contacterai les blogueurs qui se verront attribuer un pays et je leur proposerai de m’indiquer une liste de commentateurs les plus fidèles sur leur blog. Ces derniers se verront attribuer des villes ou « territoires d’outre mer » dans le pays concerné. Un moyen d’y mettre plus de monde, de garder une cohérence géographique, de faire participer les blogs hors-classement et même les commentateurs non-blogueurs. Après tout, si cette expérience peut aussi aider à faire connaitre des blogs peu médiatisés, pourquoi s'en priver.
Et si il y a des doublons (un commentateur cité pas plusieurs blogueurs), pas grave, ce commentateur aura une ville dans chaque pays et je trouverai une astuce dans la dénomination.

• Je garderai une place pour qu'au moins un blog de chaque comunauté soit représenté (science, art, design, ect.). Ainsi, même si un seul est représenté, il aura possibilité d'en faire connaître d'autres avec ses villes. Idem pour les blogs morts qui ont marqués les esprits, ils auront par exemple un archipel en hommage et chacun aura son île.

• Aussi, je pense que je délimiterai par des nuances de couleur les différentes régions des continents (continent création : humoristes, littéraires, électrons libres / continent opinion : politique, généraliste / etc.) pour que les lecteurs comprennent plus facilement les situations géographiques de chacun.

• J’essaierai d’ajouter un niveau d’info en plus, relatif à l’histoire ou l’actualité des blogs, avec un jeu de pictogrammes : guerres, religions, migrations, alliances, faunes locales, ressources par exemple.

• J’affinerai le côté humour. Je ne m’attendais pas à un tel succès et du coup, certaines choses me paraissent un peu trop 1er degré sur cette version (certains noms de fleuves, de mers et « la Sarkoska » c’est moyen).

• Graphiquement, ce serait amusant de faire quelque chose d’un peu plus spectaculaire, plus décoratif, un peu comme les ornements et figures des cartes anciennes mais avec un traitement moderne, relatif au monde des blogs. En profiter pour faire quelque chose que même les non geeks pourraient imprimer et afficher au mur sans honte ;-) Et pourquoi pas imaginer une thématique différente chaque année.
Pour faire rentrer plus d’info, je travaillerai en plus grand format et proposerai une version imprimable en mosaïque, avec couleurs quadri. • Et bien entendu, je note toutes les grosses erreurs que j'ai pu faire (si, si), elles seront corrigées.

Bien entendu, tout cela me demandera 3 fois plus de boulot mais comme ce 1er jet a bien fonctionné, ça en vaudra sûrement la peine ! Considérant que cette 1re version n’est pas totalement aboutie, j’essaierai de travailler sur la V2 pour pour qu’elle soit terminée d’ici 6 mois (et après, si il y en d’autres, la publication sera annuelle).



Considérations techniques :

Selon le logiciel de lecture que vous utilisez, le PDF peut parfois avoir un aspect pixelisé en vue d’ensemble. Cela est dû à la mauvaise interprétation des tracés fins en zoom réduit. Cependant, cette cartographie étant composée de tracés vectoriels, vous pouvez zoomer à volonté et l’ouvrir dans à peu près tous les logiciels, si vous êtes confrontés à ce problème d’affichage sur l’un d’eux.
Je précise que j’avais pensé à faire une zone réactive par pays, ce qui vous aurait permis d’atteindre chaque blog simplement en cliquant sur la carte, mais c’est un peu l’usine à gaz. En gros, pour que ça fonctionne bien, il aurait fallu : soit créer une interface logicielle dédiée (Flash, Java ou autre) ; soit passer en image bitmap mais dans ce cas, les possibilités de zoom et de navigation seraient trop limitées. Sans parler de la difficulté de mettre à jour ou de modifier la carte si besoin, en ce qui me concerne.
Cependant, si vous avez des infos sur des solutions qui permettent de garder les tracés vectoriels, la possibilité de mise à jour sous Adobe Illustrator, tout en ajoutant des zones réactives, je suis preneur.

  • Mes commentaires ailleurs
  • Sélection de commentaires que j’ai posté sur d'autres blogs.